« Le communisme n'est pas une doctrine, mais un mouvement : il ne part pas des principes, mais des faits. Les communistes ont pour prémisse non pas telle ou telle philosophie mais tout le déroulement antérieur de l'histoire et plus précisément son aboutissement actuel effectif dans les pays civilisés. Le communisme est une conséquence de la grande industrie et de ses corollaires que sont la formation du marché mondial et la concurrence sans frein qui en est résultée; les crises commerciales toujours plus violentes et générales, devenues d'ores et déjà de vraies crises du marché mondial ; la formation du prolétariat et la concentration du capital ; la lutte de classe qui s'ensuit entre le prolétariat et la bourgeoisie. Dans la mesure où le communisme est une théorie, il est l'expression théorique de la position du prolétariat dans cette lutte et la généralisation théorique des conditions de la libération du prolétariat.
F. Engels. « Les communistes et Karl Heinzen». Marx/Engels, Werke, Berlin, Bd. 4, s. 321-322
« Par son contenu, le socialisme moderne est, avant tout, le produit de la prise de conscience, d'une part, des oppositions de classes qui règnent dans la société moderne entre possédants et non-possédants, salariés et bourgeois, 30 d'autre part, de l'anarchie qui règne dans la production. Mais, par sa forme théorique, il apparaît au début comme une continuation plus développée et qui se veut plus conséquente, des principes établis par les grands philosophes français du XVIIIe siècle. Comme toute théorie nouvelle, il a dû d'abord se rattacher au fond d'idées préexistantes si profondément que ses racines plongent dans les faits économiques. »
F. Engels. « Socialisme utopique et socialisme scientifique ». K. Marx et F. Engels, Œuvres choisies en deux volumes, Editions du Progrès, Moscou, t. II, p. 121
« Les rêves socialistes ne sont devenus une lutte socialiste de millions d'hommes que le jour où le socialisme scientifique de Marx a uni les tendances réformatrices à la lutte d'une classe déterminée. En dehors de la lutte de classes, le socialisme est une phrase creuse ou un rêve puéril. »
V. Lénine. « Socialisme petit-bourgeois et socialisme prolétarien », Œuvres, 4e éd. russe, t. 9, p. 412
« La séparation entre le mouvement ouvrier et le socialisme faisait que l'un et l'autre étaient faibles, peu développés : les doctrines socialistes, non fusionnées avec la lutte 31 ouvrière, restaient simplement des utopies, de pieux souhaits sans effet sur la vie réelle ; le mouvement ouvrier demeurait axé sur des détails, fragmenté, n'acquérait pas d'importance politique, n'était pas éclairé par la science d'avant-garde de son temps. Aussi constatons-nous que, dans tous les pays européens, s'est manifestée une tendance de plus en plus marquée à fusionner le socialisme et le mouvement ouvrier au sein d'un mouvement social-démocrate unique. Par suite de cette fusion, la lutte de classe des ouvriers devient une lutte consciente du prolétariat pour s'affranchir de l'exploitation dont il est l'objet de la part des classes possédantes; en même temps, il s'élabore une forme supérieure du mouvement ouvrier socialiste : le parti ouvrier social-démocrate indépendant. L'orientation du socialisme vers la fusion avec le mouvement ouvrier est le principal mérite de K. Marx et de F. Engels : ils ont créé une théorie révolutionnaire qui a expliqué la nécessité de cette fusion et qui a fait un devoir aux socialistes d'organiser la lutte de classe du prolétariat. »
V. Lénine. « Un mouvement rétrograde dans la social-démocratie russe », Œuvres, Paris-Moscou, t. 4, pp. 264-265