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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

20 ème Rencontre internationale des Partis Communistes et Ouvriers d'Athènes - 23-25 novembre 2018 - Intervention du PADS

Publié le 5 Décembre 2018 par Lien-pads

Nous saluons chaleureusement la commémoration du centième anniversaire de la fondation du Parti Communiste de Grèce.

 

Nous avons célébré l’an dernier le centième anniversaire de la grande Révolution socialiste d’Octobre 1917. Les communistes doivent méditer les enseignements tirés de son triomphe, de la construction du socialisme mais aussi de la victoire de la contre-révolution à la fin des années 1980, des conséquences de ce retour en arrière sur la condition de la classe ouvrière et de l’ensemble des peuples opprimés par le système capitaliste-impérialiste.

 

Nous partons de la réaffirmation de la justesse de la thèse que notre époque historique actuelle est et demeure celle de la lutte pour la passage du capitalisme au socialisme, première phase du communisme. La victoire de la contre-révolution en URSS et dans les autres pays socialistes, n’infirme en aucune façon cette thèse qui reste fondamentale pour la définition de la stratégie du mouvement communiste international. Comme Lénine l’avait exposé avant même octobre 1917, cette époque est celle des révolutions et des contre-révolutions, de l’offensive et de la défensive, des victoires et des défaites des classes exploitées et opprimées dans leur luttes ininterrompues pour leur émancipation sociale, de leur combat inlassable jusqu’au triomphe définitif matérialisé par l’abolition irréversible du régime capitaliste. La reconnaissance de la validité de cette thèse et l’action pour la réaliser sont une pierre de touche pour distinguer ce qui dans le mouvement communiste est véritablement communiste de ce qui a sombré dans l’opportunisme et se conduit comme un allié objectif de la perpétuation de l’exploitation capitaliste, avec ses horreurs, ses guerres, sa barbarie. 

 

En dépit des écrits des idéologues de la bourgeoisie tendant à semer le doute chez les exploités sur l’inéluctabilité de la révolution socialiste, le monde actuel est marqué par la poursuite du conflit économique, politique et idéologique irréductible entre la bourgeoisie et le prolétariat, entre les classes dominantes et les peuples dominés dans chaque pays et à l’échelle mondiale. Là où les communistes n’ont pas abandonné le combat à mort contre les exploiteurs, ce conflit se déroule de façon claire dans ses objectifs, même si la classe ouvrière dans son ensemble n’a pas encore repris espoir dans ses forces. Et même ailleurs, la bourgeoisie ne peut l’empêcher de se dérouler. Elle peut encore retarder pour un temps la prise de conscience des travailleurs en cherchant à les diviser, à semer la haine en leur sein selon leurs origines ethniques, leurs pratiques religieuses, à dresser les autochtones contre les migrants, à tenter de désamorcer les processus révolutionnaires en agitant le drapeau du chauvinisme, du séparatisme, de l’obscurantisme, etc. Mais il n’est pas dans son pouvoir de faire disparaître les antagonismes de classe et les crises inhérentes au capitalisme qui accélèrent l’instruction des exploités et les amènent à combattre de façon consciente et organisée le régime exploiteur si les communistes accomplissent leur devoir de révolutionnaires en propageant inlassablement le mot de la nécessité de la révolution. 

 

Les conditions économiques de la nouvelle offensive révolutionnaire pour abattre le capitalisme mûrissent. La classe ouvrière, principale force motrice des transformations historiquement nécessaires, ne cesse de se développer au plan numérique et économique. Son poids grandit. Il y a cent ans la révolution socialiste a été possible en Russie alors que les effectifs de la classe ouvrière étaient beaucoup moins nombreux à l’échelle mondiale qu’aujourd’hui. La classe ouvrière au sens de classe qui produit la plus-value dans le système capitaliste, classe la plus exploitée, la plus concentrée, classe qui a des liens étroits avec les autres couches sociales laborieuses écrasées par la grande bourgeoisie, la classe ouvrière, fossoyeur de la bourgeoisie qui l’a produite, dont l’accumulation du capital a fait grandir le nombre et la force, cette classe est pratiquement présente dans tous les pays du monde. Une armée prolétarienne internationale s’est formée. Organisée, unie, rendue consciente de sa mission historique - abattre le régime capitaliste et bâtir la société socialiste-  elle constitue en alliance avec toutes les couches sociales laborieuses, une formidable force d’émancipation qui bouleversera le monde, fera briller de mille feux l’espoir dans un monde débarrassé de l’oppression et des guerres, mettant fin à un régime qui a atteint son stade ultime de capitalisme pourrissant, agonisant.

 

Le capitalisme ne tombera pas de lui-même comme un fruit mûr. La responsabilité historique des partis qui se rattachent à la doctrine de Marx-Engels-Lénine, est de l’organiser et d’orienter son combat vers la chute du capitalisme, vers le socialisme. Elle est de créer les conditions subjectives, politiques, idéologiques, organisationnelles de la révolution socialiste, du renversement du régime de la bourgeoisie, de la prise du prise du pouvoir par la classe ouvrière et ses alliés, de l’instauration du socialisme.

Communistes, nous ne sommes pas des rêveurs pensant que ce but peut être atteint d’emblée, sans des luttes longues, difficiles, parsemées de victoires et d’échecs momentanés, sans passer par des zigzags comme disait Lénine, par des luttes intermédiaires compte tenu des réalités de chaque pays, qui imposent des tactiques différentes dictées par les manifestations de la loi du développement inégal du capitalisme. 

Les cheminements nationaux différents nécessitent au contraire:

- d’inscrire dans ce grand but, la préparation de la révolution socialiste, les luttes économiques pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, pour les libertés démocratiques, pour vaincre l’obscurantisme religieux , pour la défense du droit des peuples à définir leur voie de développement menacée par les ingérences et les interventions militaires de l’impérialisme, etc.

 

-d’user de toutes les formes de lutte pour atteindre ce but, de soumettre à cet objectif stratégique ces formes et les alliances momentanément tissées avec telle ou telle catégorie sociale écrasée par le capitalisme mais hésitante.

 

-de mener un travail de propagande, d’agitation et de formation idéologique pour faire la jonction entre le parti communiste et l’avant-garde combattive de la classe ouvrière, pour gagner l’ensemble de cette classe à la nécessité de mettre fin à la domination de la bourgeoisie, de la préparer à l’exercer de la dictature du prolétariat sans laquelle cette victoire sera éphémère et sera inévitablement suivie de défaites tragiques.

 

-d’unir, de coordonner dans ce but les luttes de l’ensemble du mouvement communiste international; d’organiser la coopération entre les partis communistes des pays dominants et ceux des pays politiquement ou économiquement dominés, de façon à briser les freins idéologiques qui tendent à faire croire à ces derniers que la lutte doit exclure de ses mots d’ordre la lutte pour le socialisme, doit se limiter à conquérir les libertés démocratiques bourgeoisies, à attendre que le développement des forces productives ait atteint au préalable un certain niveau grâce à l’alliance avec la bourgeoisie dite « patriotique ».

 

En qui nous concerne, nous communistes d’Algérie, nous inscrivons notre action dans la fidélité au marxisme-léninisme. Nous rejetons l’idée selon laquelle l’Algérie en serait encore au stade préalable de l’achèvement de la révolution nationale-démocratique. Ce stade a été dépassé dès les premières années de l’indépendance. La lutte pour une pleine indépendance politique et économique s’était entrelacée avec la lutte pour le socialisme à travers l’action spontanée des travailleurs pour que les terres des colons et les fabriques abandonnées par les capitalistes européens passent sous leur contrôle. La fraction nationaliste-révolutionnaire de la petite-bourgeoisie a fait alliance avec les travailleurs et a impulsé le développement industriel avec l’argent de l’exportation du pétrole et du gaz nationalisés. Moins de vingt ans après, ce processus progressiste et prometteur a subi un coup d’arrêt et une défaite sous l’action destructrice conjointe de la bourgeoisie, qui avait prospéré à l’ombre du secteur public et ne tolérait plus aucune menace sur son avenir, des grands propriétaires nationalisés par la réforme agraire, de l’impérialisme. Les causes de cette défaite résidaient également dans :

-le refus de ces fractions de la petite-bourgeoisie d’adopter les principes du socialisme scientifique, de reconnaître le rôle de la classe ouvrière comme force dirigeante, de rompre avec les fractions réactionnaires du pouvoir issues de la guerre de libération, fractions menant un travail de sape des options et des réalisations progressistes, d’accorder aux communistes et aux travailleurs les libertés d’expression et d’organisation;

 

-les erreurs des communistes: au moment où les luttes de classe s’exacerbaient sur le choix de la voie socialiste de développement ils n’ont plus revendiqué le droit à l’existence organique indépendante de leur parti. Ils aux mis au centre de leur action la réalisation d’un front uni sur la base de l’idée illusoire de la « rénovation » du parti nationaliste petit-bourgeois ( qui avait conduit la guerre de libération), de la transformation de ce front en « grand parti d’avant-garde ». Plus grave, ils n’ont pas envisagé de placer au centre de leur action de propagande et d’organisation la lutte pour la transformation par des voies révolutionnaires du régime issu de la guerre de libération en régime de l’alliance classe ouvrière-paysannerie laborieuse et couches sociales intermédiaires acceptant le socialisme.

 

-le faible niveau de conscience et d’expérience politique de la classe ouvrière qui continuait à faire confiance dans les promesses du régime.

 

Le mouvement communiste international est à la croisée des chemins. Face à la crise insurmontable du capitalisme, crise due à la contradiction fondamentale entre le caractère social des forces productives et au caractère privé de la propriété des moyens de productions, caractère engendrant  l’anarchie de la production et de l’accumulation capitalistes, au gaspillage des forces productives, à l’incapacité du régime capitaliste de mettre ces forces au service de la satisfaction intégrale des besoins sociaux, matériels et culturels des travailleurs, aux destructions, aux guerres locales et aux préparatifs de guerre sur une plus grande échelle en vue d’un nouveau repartage des marchés et des sources d’énergie, pour trancher la question se savoir qui doit dominer le monde, face à cela, ou bien le mouvement communiste international se redresse et emprunte le chemin de la préparation de la révolution en gestation, ou bien il devient un auxiliaire de la perpétuation de la domination bourgeoise-impérialiste.

 

Prolétaires de tous les pays et peuples opprimés unissez-vous !

 

Vive l’internationalisme prolétarien !