Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

AVANT ET APRÈS LES ELECTIONS LÉGISLATIVES DU 12 JUIN

Publié le 11 Juin 2021 par Lien-pads

Déclaration du Parti Agérien pour la Démocratie et le Socialisme

 

AVANT ET APRÈS LES ELECTIONS LÉGISLATIVES DU 12 JUIN

 

 

-Poursuivre les luttes pour les libertés démocratiques, pour la défense des intérêts des travailleurs, pour la mise en échec de la politique économique et sociale
anti-populaire du pouvoir

 

-Isoler les forces revanchardes et réactionnaires de l’obscurantisme masquées sous le voile trompeur de la « défense de la souveraineté populaire »

 

-Démasquer les courants politiques de la bourgeoisie et les agents de l’impérialisme
qui instrumentalisent le mouvement populaire

 

-Oeuvrer à une large mobilisation démocratique populaire anti-impérialiste de progrès

 

 

 

Les élections législatives anticipées du 12 juin prochain sont rejetées par l’écrasante majorité de la population dont les espoirs portés par les luttes populaires de Février 2019 ont été déçus. Elles se dérouleront dans un climat marqué par la répression des manifestants, les arrestations, les tours de vis à la liberté de presse et aux libertés syndicales, l’utilisation de la loi sur les partis pour bâillonner toute opposition au régime. La répression ne vise pas seulement les individus dont les liens sont plus ou moins connus avec les officines de l’impérialisme qui les utilise pour justifier ses ingérences ouvertes ou voilées, présentes ou à venir, pour faire pression sur le régime afin qu’il aille encore plus loin dans sa politique économique et sociale anti-populaire, dans ses cadeaux aux multinationales, en particulier dans le secteur des hydrocarbures. Sous l’accusation invérifiable d’atteinte à l’unité du territoire ou à l’intérêt national, les arrestations touchent sans distinction les agents stipendiés des ces officines et des manifestants qui crient leur indignation contre les injustices, l’arbitraire des gouvernants, les inégalités, la misère, la corruption, le favoritisme et les privilèges. Ces plaies contre lesquelles les citoyens se sont soulevés continuent à sévir, même si les plus vomis parmi les grands corrompus et corrupteurs de l’ère Bouteflika ont été jetés en pâture et dorment maintenant en prison.

 

Le tourbillon populaire du 22 Février est obscurci par de grandes confusions liées à son hétérogénéité sociale et alimentées par son exploitation par diverses forces internes et externes aux objectifs contraires aux intérêts généraux du pays et à ceux des masses populaires.

 

Le pouvoir attise ces confusions. Exprimant les intérêts d’ensemble de la bourgeoisie mais incarnant les positions de force de certaines de ses fractions dans les appareils d’Etat, il cherche à maintenir ces positions en se présentant comme le dernier rempart de la défense de l’intégrité, de l’indépendance du pays et de la paix civile. Il agite à cette fin le danger des forces obscurantistes, en même temps qu’il grossit le poids des groupuscules séparatistes de la Kabylie, sans craindre d’offenser les sentiments démocratiques des citoyens de cette région. Si des jeunes tendent l’oreille à ces groupuscules ce n’est pas par adhésion véritable aux thèses séparatistes. C’est parce qu’ils manifestent à leur façon leur rejet d’un pouvoir sourd aux aspirations démocratiques du peuple. C’est parce qu’ils sont exaspérés par les agissements sournois de certains de ses cercles qui laissent se développer des discours anti-kabyles sans punir leurs auteurs ou encouragent le travail des tenants de l’obscurantisme dans cette région. Les propagandistes du régime font l’amalgame dans leurs attaques contre les forces de progrès en les mettant dans le même sac que des partis et individus étiquetés de « gauche » . Par intérêt de classe ou par tactique à courte vue, ceux-ci se compromettent avec des groupes islamiques, ou font appel à leurs moyens médiatiques. En même temps, ils s’adressent aux organisations « Droits de l’Hommistes » de l’impérialisme pour en recevoir un coup de pouce dans leur opposition au régime. Ce même pouvoir, comme celui de Bouteflika, travaille avec les partis islamistes réactionnaires « légaux ». Sur la base de leurs intérêts communs de classe il n’exclut pas l’éventualité de leur confier la direction du prochain gouvernement. Comme gage de bonne foi il avait supprimé la liberté de conscience dans la Constitution révisée. Il laisse ses tribunaux réprimer la pensée critique des conceptions rétrogrades de la religion.

 

Le PADS, parti communiste, s’efforce d’orienter la classe ouvrière, ses alliés dans les couches laborieuses du pays et les intellectuels progressistes, dans voie de la lutte pour la sauvegarde de l’indépendance du pays face aux manœuvres impérialistes, de la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, de la lutte contre le capitalisme et pour le socialisme. Il considère que ces élections n’apporteront aucune solution à la paupérisation de la classe ouvrière et des couches sociales qui vivent de leur travail. Ce n’est pas le but du pouvoir. Elles ne satisferont pas leurs aspirations politiques et sociales à une société débarrassée de l’exploitation de classe, des inégalités et de la domination des exploiteurs, affairistes et trafiquants qui ont pillé et continuent de piller les richesses du pays. Elles ne déboucheront sur aucune politique de rupture avec la dépendance au système économique impérialiste incompatible avec les intérêts du pays, sur aucune politique de résistance à son agressivité et à ses ingérences, sur aucune initiative du pouvoir en faveur d’un front international des peuples des nations économiquement dominées et des prolétaires exploités par le capitalisme.

 

Les communistes n’écartent par avance aucune voie, aucune forme de lutte susceptible de créer les conditions de réalisation des aspirations et des attentes sociales des travailleurs et des couches sociales qui vivent de leur travail. C’est l’action consciente et organisée des masses laborieuses contre les racines capitalistes de la crise économique et politique, contre les ingérences des puissances impérialistes visant à soutenir leurs alliés intérieurs et à tenir le pays dans leurs filets, qui décidera de quelle façon et par quel moyen les changements espérés entreront dans la vie.

Les appels au boycott reflètent chez certains un sentiment d’impuissance, chez d’autres la croyance que le régime en sortira plus affaibli, plus facile à changer. Chez d’autres encore, l’objectif est de le disqualifier aux yeux de l’impérialisme. Ceux-là qui comptent sur le soutien des puissances impérialistes pour simplement remplacer les équipes dirigeantes discréditées et continuer dans la même voie, il faut les combattre sans merci.

 

Dans la situation de reflux du mouvement de masse, d’incapacité de ce mouvement à arracher des changements progressistes dans la vie démocratique, reflux et incapacité perceptibles dès l’automne 2019, il eut été tactiquement plus juste de mener des luttes électorales en appui sur toutes les autres formes de lutte afin de cristalliser des conquêtes organisationnelles comme leviers des luttes présentes et à venir.

L’immense mouvement collectif de masse né en février 2019 est en pleine phase d’acquisition d’une expérience politique porteuse de grands espoirs. La résultante de l’état d’esprit dominant  en a donc décidé autrement.

Dans ces circonstances aussi contradictoires et aussi confuses, la tâche la plus importante des communistes et des éléments les plus avancés de la classe ouvrière qui leur font confiance est de déployer toute leur énergie pour se faire entendre, pour clarifier aux yeux des travailleurs et de la jeunesse populaire la nature des enjeux des batailles en cours.

 

Le PADS juge que dans le contexte actuel d’apprentissage collectif des formes de luttes par les masses populaires et dans les conditions régnantes d’extrême confusion politique, il n’y a pas de raison politique majeure à aller à l’encontre du rejet populaire massif des législatives, à susciter des incompréhensions parmi les innombrables jeunes combattants qui se lèvent en faisant leur expérience dans le « hirak »   

 

Le plus important pour les communistes est d’expliquer les raisons de leur position sur ce scrutin, de mener un grand et persévérant travail de clarification politique autour des tâches dictées par les luttes, autour d’une plate-forme de mobilisation prolétaire-populaire. Ces tâches et cette plate-forme sont indispensables à la création des conditions de l’intervention consciente et organisée de la classe ouvrière, de l’ensemble des travailleurs salariés, de la jeunesse populaire, de la petite paysannerie, des couches sociales laborieuses, en vue d’un régime démocratique populaire progressiste et anti-impérialiste ouvrant la voie à la révolution socialiste.

 

Les communistes appellent les travailleurs à poursuivre leurs luttes sociales et politiques quotidiennes pour leurs revendications matérielles et morales en liaison avec des débats et réflexions poussées autour:

 

- de la définition de cette plate-forme de mobilisation de classe, en alliance avec toutes les couches sociales frappées par la crise du système capitaliste;

 

-de la construction d’un parti révolutionnaire de classe, enraciné au sein de la classe ouvrière et des travailleurs, influent et force dirigeante à venir, alliant les luttes démocratiques et anti-impérialistes aux luttes pour accumuler les conditions d’une révolution socialiste, en renforçant le PADS, parti communiste tirant ses fondements de la théorie marxiste-léniniste et de la pratique révolutionnaire du mouvement communiste  et ouvrier international;

 

- de l’édification de la base au sommet de syndicats de classe et de masse, unitaires, démocratiques et internationalistes.

 

Ils les appellent à rejeter le mot d’ordre « Etat civil et non militaire », à oeuvrer à la concertation avec tous les partisans d’un front civil et militaire démocratique populaire, anti-impérialiste de progrès, pour faire échouer les plans de la réaction interne et externe.

 

PADS