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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

20e séminaire international communiste à Bruxelles du 13 au 15 mai 2011

Publié le 17 Octobre 2011 par lien-pads in 12- RENCONTRES DES PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS

Ci-dessous la contribution du parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme au séminaire international communiste de Bruxelles qui s'est déroulé du 13 au 15 mai 2011 à l'initiative du Parti du Travail Belge.

     

Les tâches des communistes algériens dans la lutte pour l'organisation du mouvement ouvrier face à la crise du système capitaliste international et l'agressivité de l'impérialisme

 

 

 Chers camarades

 

 

Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme remercie le Parti du travail de Belgique pour l'organisation de cette importante rencontre, pour le dévouement de ses dirigeants et militants afin d'assurer les meilleures conditions à nos travaux, à nos échanges de vues et à notre coopération.

 Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme tient à adresser ses salutations les plus chaleureuses et les plus internationalistes à nos camarades venus des quatre coins de la planèteChers camarades,

 Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme se considère comme l'héritier du Parti Communiste Algérien (1936-1965) et du Parti de l'Avant-Garde Socialiste (1965-1992).

 A ce titre, il poursuit le combat engagé depuis des décennies pour la libération de la domination impérialiste, le progrès social, la démocratie et le socialisme. Il se considère comme un membre du mouvement communiste et ouvrier international dans lequel il apporte sa contribution à la lutte contre l'impérialisme, pour le renversement du régime capitaliste, la réalisation de la révolution socialiste.

 Le PADS s'inspire des enseignements des luttes glorieuses menées par les communistes algériens dans des conditions difficiles depuis la création en octobre 1936 du PCA

 Le PCA a lutté contre la domination coloniale et participé à la lutte armée pour l'indépendance, de 1954 à 1962. Il a subi comme toutes les autres forces patriotiques une répression féroce. Dans les nouvelles conditions créées par l'indépendance, il a mené un combat inlassable pour transformer l'indépendance politique en indépendance économique, préparer les conditions matérielles objectives à la révolution socialiste. Il a veillé à préserver son existence idéologique et organique en tant que parti de la classe ouvrière luttant avec esprit de suite pour le socialisme. Interdit à peine 5 mois après l'indépendance par le pouvoir de Ben Bella, le PCA a dû poursuivre son travail politique dans la clandestinité. Des centaines de ses militants connurent la prison, la torture. Le régime qui les a persécutés était jusqu'en 1980 celui d'une petite-bourgeoisie qui se réclamait du socialisme, nationalisait les grands moyens de production, développait les forces productives, tentait de limiter la propriété foncière, contrôlait le commerce extérieur, se solidarisait avec les peuples en lutte pour l'indépendance, menait une bataille internationale pour le droit des peuples à disposer de leurs richesses, etc., mais refusait les principes du socialisme scientifique, niait le rôle et la mission historique libératrice de la classe ouvrière, empêchait par des mesures autoritaires et brutales la classe ouvrière de s'organiser d'une façon indépendante, y compris sur le plan syndical. En conséquence elle voulait forcer les communistes à dissoudre leur parti et accepter de se fondre dans le parti unique du FLN. Ce parti n'avait aucune homogénéité ni idéologique ni politique. Il regroupait à tous ses échelons des partisans du capitalisme qui sabotaient l'application des orientations progressistes décidées au sommet par l'aile socialisante du régime. Une multitude de petits-bourgeois opportunistes applaudissaient les proclamations "socialistes" mais s'affairaient à s'octroyer des privilèges et aspiraient à l'enrichissement. Malgré cet hégémonisme étouffant qui fit le jeu de la bourgeoisie et de la réaction, les communistes ne se trompèrent pas d'ennemi. Ils soutenaient les mesures progressistes prises par l'aile "gauche" du pouvoir et travaillaient à renforcer leurs liens avec les travailleurs, les paysans, les jeunes, en mettant à profit la mobilisation populaire autour des tâches de libération économique.

A partir de 1980, le tournant économique pris sous la pression de l'aile droite du pouvoir provoqua un désastre sur tous les plans. La rupture avec les orientations fondamentales de 1962-1978 se traduisit par une chasse aux sorcières à grande échelle. Elle toucha non seulement les communistes mais aussi des cadres de l'Etat honnêtes qui s'étaient dévoués pour la construction d'une économie indépendante. Elle prépara les conditions du renforcement des courants les plus réactionnaires, comme celui des intégristes islamistes qui bénéficièrent en sous-main de la bénédiction du régime dans la mesure où ils combattaient les idées socialistes et s'opposaient violemment aux communistes dans les quartiers et les cités universitaires. Ils partirent par milliers en Afghanistan avec la complicité du régime. Ils revinrent en Algérie après l'explosion populaire d'octobre 1988 et la fin du parti unique pour préparer leur insurrection armée en vue de l'instauration d'un Etat théocratique sur la forme et ultra-libéral sur le fond. Les communistes ne purent bénéficier longtemps des possibilités du travail légal dans le cadre du multipartisme. Les islamistes faisaient régner la terreur dans les espaces tombés sous leur influence au point que les citoyens évitaient de s'afficher en leur compagnie. Le terrorisme sanglant déclenché en 1992 par les islamistes fit plus de 100 000 morts. Il fournit le prétexte à la bourgeoisie au pouvoir de verrouiller la vie politique et syndicale pour appliquer, sans rencontrer de grosses résistances populaires, les ajustements structurels décidés en 1994.

 Le PADS tire les leçons des erreurs opportunistes du PAGS

 Les communistes organisés depuis 1993 dans le PADS, après la liquidation du PAGS, continuent à analyser cette longue période de luttes pour en tirer les leçons qui les aideront à mener de façon plus juste leur combat. Malgré la liquidation du PAGS et ses conséquences préjudiciables sur le rapport des forces, conséquences qui s'exercent encore de façon négative sur les activités de notre parti (le PADS), les communistes algériens bénéficient au sein de larges secteurs de la population de respect incontestable pour le rôle qu'ils jouèrent à des moments difficiles et complexes de l'histoire du pays. Ce rôle qui se caractérisa par le dévouement, les sacrifices, la fermeté dans la défense des intérêts du pays face aux manoeuvres impérialistes et aux effets de certaines inconséquences de la petite-bourgeoisie, dans la défense persévérante des aspirations des travailleurs et de la paysannerie, ce rôle permit d'arracher de grandes conquêtes sociales qui rendent difficiles jusqu'à aujourd'hui les efforts de la bourgeoisie de mettre au pas les travailleurs. Mais des erreurs opportunistes furent commises dans les années 1970, dans la défense de l'indépendance du parti et l'optique sous laquelle les alliances avec la petite-bourgeoisie étaient conçues. Ces erreurs  furent aggravées dans les années 1980 quand le régime se mit à préparer le terrain en grand au capitalisme. De prime abord, ces erreurs pouvaient sembler légères, au vu du contexte national et international favorable aux idées révolutionnaires. C'est avec le recul  historique que les conséquences dialectiques des glissements opportunistes apparaissent de façon saisissante. Il ne suffisait pas de défendre l'indépendance organique du parti face au poids des idéologies populistes propagées par la petite-bourgeoisie, à ses pressions et intimidations physiques. Encore fallait-il procéder à une juste analyse des développements contradictoires de l'étape de la révolution nationale-démocratique et préparer le parti aux nouvelles tâches qui allaient s'imposer à lui sur la base d'une étude scientifique marxiste-léniniste des rapports dynamiques de classe dont cette étape était le théâtre. Au cours de cette étape, les effectifs de la classe ouvrière moderne évoluèrent rapidement. Son degré de concentration économique devint important dans le secteur public. Mais la bourgeoisie elle aussi connut un essor rapide, en particulier ses franges commerçantes, agraires et foncières, par suite de la nationalisation des hydrocarbures, de la répartition des ressources que ces richesses procurèrent, dans une situation où le secteur privé marchand détenait pratiquement le monopole de la production et de la distribution des biens de consommation agricoles et industriels. Elles aspira rapidement dans les années 1980 à prendre le contrôle au moins politique de l'Etat. Le PAGS ne crut pas nécessaire de s'inspirer de la méthodologie léniniste des "deux tactiques" dans la révolution démocratique bourgeoise pour saisir les évolutions objectives possibles de la révolution nationale-démocratique, évolutions inévitables à la suite de la réalisation de ses tâches;  réalisation posant la question décisive de la préparation à une lutte "à mort" pour la conquête du pouvoir au terme de cette étape.

Ce rappel extrêmement ramassé a pour objet de souligner combien est juste la proclamation de Lénine "Pas de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire", comme base et préalable à la formation du parti révolutionnaire de la classe ouvrière. Il faut ajouter qu'il ne suffit pas de reconnaître la justesse de ce précepte pour qu'il soit respecté en pratique. Le PAGS affirmait son attachement aux principes du marxisme-léninisme, mais dans la pratique il s'en était écarté sous l'influence de théoriciens soviétiques qui exagérèrent de façon opportuniste le rôle des "démocrates-révolutionnaires", la possibilité de leur ralliement au socialisme scientifique et le passage au socialisme sans violence ni grande résistance des couches exploiteuses et nouvellement enrichies. Ces appréciations qui s'avérèrent infondées ont poussé de nombreux partis communistes à commettre de graves erreurs stratégiques, à se couper de la grande masse de la classe ouvrière, à perdre l'initiative - au moment même où de grandes masses du peuple se mirent en mouvement pour dénoncer les inégalités, le despotisme du parti unique - au profit des secteurs les plus réactionnaires et les plus démagogiques de la bourgeoisie et des couches moyennes, notamment ceux qui exploitent la religion pour faire croire aux travailleurs que les antagonismes de classe pouvaient disparaître par enchantement sous un Etat islamique.

 Une des grandes leçons que les communistes algériens ont tirées à travers l'examen des succès et des erreurs du PCA et du PAGS est la nécessité de tenir compte des lois générales et universelles de la révolution socialiste, d'analyser de façon rigoureuse les particularités nationales, d'être extrêmement attentif aux formes, au rythme, aux contradictions et aux rapports des classes, à la place et au poids des couches intermédiaires, à la nature des contradictions internes des classes et couches sociales au pouvoir dans le contexte des rapports de domination impérialistes subsistant ou se renforçant. L'expérience des autres partis communistes doit être étudiée. Les leçons que les révolutionnaires ont tirées de leurs propres luttes doivent être assimilées. Même si les circonstances changent et que les conditions des luttes actuelles diffèrent de celles qui ont été menées dans le passé, des enseignements généraux enrichissant éclairent nos luttes présentes et à venir notamment dans la lutte contre les différentes variantes de l'opportunisme. L'esprit internationaliste doit être cultivé en permanence dans nos rangs et au sein de larges secteurs de la classe ouvrière. Cela est particulièrement important dans un pays comme l'Algérie où la lutte contre le colonialisme a contribué, grâce aux témoignages de solidarité des anciens pays socialistes et des partis communistes, à inculquer des attitudes ouvertes sur les autres peuples. Mais cette lutte a aussi contribué à la propagation de tendances chauvines exacerbées par l'intégrisme islamiste qui oppose les peuples les uns aux autres selon leur appartenance religieuse et constitue un frein à la lutte des travailleurs contre le capitalisme.

 Le PADS est un parti en cours de construction

 Il s'édifie pierre par pierre dans un combat difficile contre le défaitisme, l'esprit de résignation, le découragement, le sentiment d'impuissance, qui continuent à exercer une action négative sur l'état d'esprit et le degré de mobilisation de nombreux intellectuels qui furent dans le passé sur des positions de progrès, ainsi que des travailleurs. Ce sentiment d'accablement est la conséquence de la victoire de la contre-révolution dans les anciens pays socialistes, de l'éviction des forces patriotiques progressistes du pouvoir en Algérie, de la rapidité avec laquelle le PAGS s'est désintégré à sa sortie à la vie politique légale sous les coups des liquidateurs, de la facilité avec laquelle les forces les plus réactionnaires ont pu tromper les masses et isoler les communistes. Tout cela s'est aggravé avec la précarisation extrême des travailleurs sous les coups des privatisations et de la libéralisation de l'économie, avec le recul de l'esprit critique et rationaliste dans une société où les phénomènes de la superstition et de la régression intellectuelle font des ravages.

 Le PADS accorde une priorité absolue au travail en direction de la classe ouvrière, des travailleurs des usines des villes. Dans le passé, le PAGS était implanté dans la plupart des grandes usines du secteur public. Malheureusement, les militants ouvriers n'avaient aucune place dans l'encadrement du parti, leur formation idéologique était négligée et les mots d'ordre politiques absents. Les militants ouvriers se cantonnaient dans des activités syndicales. Le PAGS ne posait pas la question de l'émancipation de la classe ouvrière par elle-même grâce à un parti qui l'aurait préparée à la lutte pour le pouvoir. Le PAGS n'envisageait pas de lutter pour le pouvoir. En pleine effervescence politique de masse, en mars 1990, son premier secrétaire dit à la télévision que "le PAGS ne se proposait pas d'arriver au pouvoir" à un moment où des millions de téléspectateurs allaient entendre parler pour la première fois de leur vie le premier dirigeant de ce parti. Cette intervention très attendue provoqua une immense déception. La jeunesse et les travailleurs qui attendaient beaucoup du PAGS s'en détournèrent pour tomber dans les bras des partis islamistes ou des partis libéraux. Le PAGS ne proposait aucune alternative aux travailleurs, en dehors d'un soutien sans faille aux "réformateurs" qui réussirent à tromper les dirigeants de ce parti en cachant leurs orientations capitalistes teintées de social-démocratie.

 Le PADS ne cache pas aux travailleurs que son but est de les entraîner à la lutte pour la prise du pouvoir et la révolution socialiste

 Ses objectifs intermédiaires de l'étape de la révolution démocratique populaire, comme la conquête des libertés démocratiques étouffées sous l'enseigne de la "démocratie de façade" instaurée par le régime actuel, la bataille pour renverser la domination de la bourgeoisie compradore et exploiteuse, inféodée à l'impérialisme, ou la lutte pour que les recettes pétrolières soient consacrées à la relance industrielle, s'inscrivent dans ce but. Cette ligne stratégique exige de mener une bataille ferme contre les appels à "rassembler plus large" au détriment de la lutte pour construire le parti communiste, au nom de la soi-disant nécessité de tenir compte de l'impréparation idéologique de la classe ouvrière, ou de "l'immensité" des tâches qu'un parti marxiste ne pourrait à lui seul résoudre, comme si ce parti n'avait pas précisément pour but d'attirer à lui l'avant-garde la plus combative et la plus consciente de la classe ouvrière pour qu'à son tour elle dirige la lutte de l'ensemble de la classe ouvrière et entraîne derrière elle toutes les autres couches sociales victimes de l'oppression capitaliste.

 C'est en organisant un parti communiste fort, enraciné au sein de la classe ouvrière, combatif et clairvoyant grâce à l'assimilation du marxisme-léninisme, à son application créatrice aux conditions nationales particulières, à son attachement à l'internationalisme prolétarien, c'est grâce à cet effort de construction qu'il sera possible de "rassembler large", dans la bonne direction et nullement vers les marécages de la compromission opportuniste.

 Combattre sans merci les variantes algériennes de "l'économisme"

 Face à toutes les difficultés d'organiser et d'orienter les travailleurs, il existe une tendance qui constitue une variante de l'économisme. Elle consiste à soutenir l'idée qu'il faut s'abstenir "pour le moment" d'avancer des mots d'ordre politiques, qu'il faut se limiter à aider les travailleurs dans leurs luttes pour la satisfaction de leurs revendications sociales. A écouter ceux qui développent une telle conception, la prise de conscience idéologique "viendra d'elle-même". C'est la négation totale de tous les acquis du marxisme qui est en fait prônée, la méconnaissance de la loi qui régit la création du parti communiste grâce à la fusion du mouvement ouvrier spontané et du socialisme scientifique. C'est en fait la capitulation sous la pression de l'idéologie bourgeoise. De telles conceptions sont très répandues dans la société algérienne. La défense des conditions minima de vie matérielle dans le contexte d'une offensive violente de la bourgeoisie contre les droits des travailleurs pousse spontanément, il est vrai, à chercher des formes d'union les plus larges en mettant de côté les questions idéologiques et politiques. Cela est un fait qui ne contredit pas la nécessité de convaincre les travailleurs les plus combatifs à adhérer au socialisme.

 Une autre tendance pousse à abandonner toute idée de construire un  parti communiste au nom du besoin vital de se fondre dans un mouvement plus large, y compris avec des partisans du capitalisme, pour arracher plus facilement les libertés démocratiques. Le PADS ne rejette pas l'action commune, même momentanée, avec des démocrates bourgeois, pour autant qu'ils défendent réellement ces libertés en exigeant par exemple l'abrogation de la loi sur les partis. Mais cette action commune sera plus efficace, y compris pour ces démocrates bourgeois, avec l'existence d'un parti communiste. Toute l'expérience de l'action communiste depuis les années 1930 a montré de façon indiscutable que mieux les communistes sont organisés, plus ils sont enracinés dans la classe ouvrière, plus ils sont influents et plus les alliés du moment sont amenés à rechercher leur soutien pour réaliser leur propre cause. Ce fut le cas durant la lutte contre le colonialisme. Ce fut aussi le cas après l'indépendance où seul le PAGS se trouvait sur le terrain des luttes de masse contre l'hégémonisme du FLN.

 Les luttes économiques et sociales de la classe ouvrière se déroulent avec une facilité relativement plus grande là où le lien est établi entre les objectifs immédiats, comme par exemple la lutte contre les licenciements arbitraires ou pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, et les finalités de la lutte de classe, le renversement du capitalisme. Certains ne font que répéter des injonction de principe comme "aller sur le terrain, mener les luttes à la base". Il y a dans cette injonction une méconnaissance totale des lois de la lutte de classe. Aucun parti communiste ne peut, bien entendu, conquérir la classe ouvrière et être reconnu comme le dirigeant de ses luttes s'il n'allie pas la lutte politique et idéologique à la lutte économique et sociale en aidant les travailleurs, en organisant les solidarités avec leurs luttes. Dans ses activités quotidiennes, le PADS veille à se lier le plus étroitement avec les travailleurs en lutte pour leurs revendications matérielles. Dans le même temps, il mène un travail idéologique pour expliquer aux travailleurs que leur situation est le résultat de la domination capitaliste et qu'en conséquence ils doivent s'organiser dans un parti révolutionnaire pour remplacer par le socialisme le système d'exploitation qui est à l'origine de la misère, des incertitudes du lendemain, de l'arbitraire patronal. "Aller sur le terrain" sans montrer à la classe ouvrière qu'il existe une autre voie pour son émancipation et que cette voie nécessite le renforcement du parti communiste, c'est laisser la classe ouvrière s'enfoncer dans le corporatisme et la pousser sur le chemin du désespoir et des illusions réformistes. La propagande pour le socialisme, la lutte pour la cohésion idéologique et politique qui cimentent un parti révolutionnaire, le rendent apte à gagner par la suite d'innombrables militants. Cette lutte idéologique est aussi un "terrain" indissociable de la lutte de classe. Ceux qui dissocient ce qu'ils qualifient de "terrain à la base" du combat idéologique pour arracher les travailleurs à l'influence mortelle de leurs exploiteurs, ceux-là ignorent complètement les avertissements répétés d'Engels sur les trois aspects indissolubles de la lutte de classe, les luttes économiques, politiques, idéologiques. Isoler la lutte sur le "terrain" c'est-à-dire la lutte économique, c'est condamner les travailleurs à subir indéfiniment le régime sauvage de l'esclavage salarié. Répéter à satiété qu'il faut "aller à la base" sans fournir de perspective de rupture révolutionnaire à la classe ouvrière en alliance avec les couches populaires écrasées par le capitalisme, c'est au mieux confondre le parti et le syndicat en ravalant le travail décisif du parti au niveau des tâches revendicatives syndicales. Le syndicat, indispensable à la défense des intérêts de la classe ouvrière, à son éducation dans le combat de classe, à l'accumulation de l'expérience et du degré d'organisation nécessaires dans l'affrontement avec les capitalistes, à l'acquisition de la culture de la solidarité de classe nationale et internationale, le syndicat se construit de bas en haut. Mais le parti se construit à partir du centre. Même s'il poursuit de nobles objectifs, celui qui tente d'attaquer par des voies indirectes cette loi objective, ne fait que mener des actions nuisibles à la cause des travailleurs. Il détourne les ouvriers les plus conscients de la tâche de l'heure des communistes algériens: renforcer leur parti, le lier aux masses, lui faire gagner un rôle prépondérant et dirigeant dans les luttes démocratiques et anti-impérialistes, pour un Etat démocratique populaire, ouvrant la voie à la révolution socialiste. Il ne fait que retarder l'échéance de l'élimination de la domination capitaliste et impérialiste. Il désarme les travailleurs face à la nécessité impérative de rassembler dans un front patriotique les travailleurs et les couches populaires qui ont le plus intérêt à mettre en échec les plans impérialistes visant à faire main basse sur les richesses pétrolières du pays. Pour toutes ces raisons, ces positions doivent être fermement combattues sans tomber dans le sentimentalisme, au prétexte de respecter une "vieille fraternité d'armes".

 Mais ces tendances opportunistes d'écarter le PADS du chemin qu'il s'est tracé seront vaines. Elles n'entament pas la volonté des communistes algériens d'aller de l'avant avec la certitude que l'unité et l'action coordonnée des communistes à l'échelle internationale donneront un nouvel élan au mouvement ouvrier mondial dans son combat résolu pour abattre le régime d'exploitation capitaliste. Ce régime est condamné par l'histoire à céder sa place à une société sans classe et sans oppression, la société communiste.

 Vive le Parti du Travail Belge

 Vive l'internationalisme prolétarien