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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

Que peut-il y avoir derrière "l'initiative de paix" du Parti de la Justice et du Développement au pouvoir en Turquie ??

Publié le 5 Mai 2013 par Lien-pads in 7- INTERNATIONAL - Moyen Orient

Sous ce titre, le Parti communiste de Turquie a publié l'article suivant traduit de l'anglais par la rédaction du Lien: 

 

"Le gouvernement du  Parti pour la Justice et le Développement (PJD) a lancé sa seconde " initiative de paix" sur la question Kurde. La première était en 2009 mais elle s'acheva en un complet fiasco suivi par la détention de milliers de politiciens du Kurdistan pour leur appartenance à l'Union des Communautés du Kurdistan (UCK), et à l'organisation du PKK . Quelques mois avant la seconde initiative, le Premier Ministre Recep Tayip Erdogan menaçait les prisonniers Kurdes, qui observaient une grève de la faim, afin de rapporter la condamnation à la peine capitale. Le pragmatisme politique de toujours conduit le PJD à jouer ensuite   au  diable et à l'ange et peu d'acteurs politiques, y compris les cadres dirigeants du mouvement Kurde, ne semblent  pas être beaucoup dérangés par ces voltes-face. Tenant compte de ces changement fréquents des orientations du PJD et de l'incertitude des dynamiques régionales, il n'est pas possible de découvrir quelle sera, dans les prochains mois, l'issue de cette seconde "initiative de paix".

 

"Cependant, le Parti communiste de Turquie (PKT) n'hésite pas de déclarer que pour des raisons à la fois humanitaires et politiques, on ne peut pas être contre le silence des armes. Après des années de guerre, qui  coûtèrent  la vie à des dizaines de milliers de Turcs et de Kurdes, il est devenu presque impossible pour la gauche en Turquie de mobiliser les  classes ouvrières des deux ethnies afin de lutter pour tout objectif commun. Le sang et le nationalisme ont  constamment  semé les graines de l'hostilité entre les couches pauvres turcs et kurdes. C'est pourquoi, toute force sincère qui combat au profit des classes ouvrières soutient une fin immédiate de la guerre. 

 

Ayant dit cela, le PCT met en garde le peuple contre les dangers d'attendre une quelconque paix du PJD. Il y a des différences vitales entre un cessez-le-feu et une paix réelle. Cette règle générale devient beaucoup plus importante quand le dirigeant du processus de paix est un acteur politique autoritaire et islamiste comme le PJD. On devrait garder à l'esprit que le PJD a des plans régionaux ambitieux qui sont également soutenus par le gouvernement US depuis qu'ils se sont rangés dans la vision globale impérialiste du nouveau Moyen Orient. De cette manière, la question kurde, est en elle-même une question régionale beaucoup plus reliée à ces plans comme nous le témoignons  aujourd'hui en Syrie, où  le PJD, dans le but de réaliser ces plans,  a prouvé qu'il n'hésitait pas à  provoquer la guerre.

 

L' "initiative de paix" en tant qu'atout pour faire une nouvelle constitution

 

"Dés lors, pourquoi le PJD a fait ce pas et a engagé des négociations avec Abdullah Ocalan, le dirigeant emprisonné du PKK? Il y a des raisons internes et régionales à cela. Dans la sphère intérieure, le PJD veut instituer une nouvelle constitution pour maintenir le nouveau régime créé durant la dernière décade. Le PJD a radicalement transformé la République Turque selon son idéologie autoritaire, réactionnaire et néo-libérale. La nouvelle constitution sera le pas final vers  l'instauration de facto de ce régime. Recherchant un soutien au parlement, le Parti de la Paix et de la Démocratie du côté Kurde a été choisi comme le partenaire le plus approprié pour collaborer avec lui.  Les déclarations récentes du côté kurde, telle que " l'instauration d'une réelle fraternité sous le parapluie de l'islam" ou " la transformation de la Turquie en un géant régional en profitant de l'élément kurde" démontre que le mouvement kurde est prêt à raisonner avec les dogmes idéologiques du PJD. Une résonance similaire peut aussi être observée dans leurs vues pour les orientations néo-libérales du PJD. Le gouvernement du PJD présente la décentralisation administrative pour se débarrasser de toutes les règlements de l'Etat et des droits sociaux qui restreignent les illégales expansion et exploitation du capital. Par exemple, l'une des suggestions est de remplacer  la politique  d'un unique salaire minimum avec des salaires minimum dans les régions. L'impact immédiat en  mettant en place des salaires minimum sur une base régionale serait un plus bas salaire minimum pour les personnes vivant dans les régions kurdes de la Turquie. De cette façon, les Kurdes seront plus exploités en tant que force de travail moins chère à la fois pour le capital turc et kurde. Non seulement le désir de l'autonomie pour les régions kurdes mais aussi pour la représentation du capital kurde a conduit dans les rangs du mouvement kurde au soutien de telles orientations néo - libérales de décentralisation suggérées par le PJD. 

 

"Paix" en Turquie, guerre dans la région

 

"Une autre raison principale de la nouvelle initiative du PJD fut les changements des dynamiques régionales.

 

Pour la perspective de l'impérialisme US,  un plan qui a beaucoup de valeur met l'accent sur les valeurs islamiques sunnites comme moyens d'instaurer la paix entre les Turcs et les Kurdes ( la majorité des populations  Turques  et  Kurdes sont sunnites mais il y a parmi eux une minorité qui est Alaouite) tout en restreignant l'islamisme extrémiste et l'hostilité envers Israël. L'impérialisme US a tout  bêtement besoin d'une alliance de la Turquie, d'Israël et du mouvement kurde pour ses plans contre la Syrie et l'Iran. 

 

Les récentes "excuses" d'Israël à la Turquie peuvent êtres vues dans ce contexte 

 

"Ce n'est pas une coïncidence si le gouvernement d'Israël a présenté des "excuses" à la Turquie au sujet de l'incident de la mer de Marmara ( connu comme le raid sur la flottille de Gaza) juste après la visite d'Obama le mois mars dernier. Tout simplement, les "excuses" récentes d'Israël sont une opération diplomatique US en direction du renouvellement de l'alliance entre les gouvernements de Turquie et d'Israël, les deux marionnettes de l'impérialisme dans la région. 

 

"Le PJD a rêvé d'une domination régionale, une vision Sunnite néo-Ottoman qu'il considère  comme un droit historique naturel de dominer les frontières sud de la Turquie. Malheureusement, cette vision semble être partagée par le dirigeant kurde, Abdullah Ocalan. Dans une une partie de son discours, Ocalan a exprimé que les Turcs et les Kurdes ont vécu ensemble dans la  paix, pendant des siècles,  sous le drapeau de l'Islam en encourageant la religion comme le fondement de la paix. Ce discours est très dangereux en raison de l'avancée récente de l'ignominieux extrémisme sunnite dans la région. Il est aussi compatible avec la politique impérialiste au Moyen Orient, qui est basée sur la division des peuples en fonction de la ligne Sunnites et Chiites. Ce discours a des répercussions à l'intérieur de la Turquie et aussi, depuis que la réaction sunnite est devenue une menace contre des millions de citoyens Alaouites de Turquie,  les droits des femmes et autres groupes sociaux, qui sont vulnérables aux attaques des réactionnaires Sunnites. Ocalan a aussi mentionné une "Confédération des peuples du Moyen-Orient" qui serait censée d'unir tous les peuples de la région. La "Confédération des peuples du Moyen Orient" semble être compatible avec la vision expansionniste néo-Ottoman du PJD. Les analystes favorables au gouvernement soulignent les ressemblances  entre la rhétorique du PJD et du mouvement kurde comme un signe d'une perspective commune sur les questions régionales. Cela ne signifie pas qu'ils sont parvenus à un accord pour une politique commune au sujet de la région. Mais un point est certain. La réalisation de cette vision qui exclut ceux qui ne sont pas Sunnites apportera seulement plus de guerres dans la région. 

 

"Ce n'est pas une coïncidence si il y a maintenant un rapprochement en termes de perspective sur certaines questions critiques, entre le PJD et le mouvement kurde. Il n'est pas juste d'attribuer cette évolution à un changement inattendu dans les orientations du mouvement kurde. Pour avoir le renforcement de leur unité nationale, même les éléments réactionnaires kurdes ont été invités dans le mouvement kurde. La direction kurde a supprimé ses critiques contre les gros propriétaires fonciers et les féodaux kurdes depuis longtemps. Aujourd'hui les capitalistes kurdes, qui ont accumulé une énorme richesse en raison de l'invasion US en Iraq, sont parmi les principaux soutiens du mouvement. 

 

"L'accord sur la vision de la paix entre Turcs et Kurdes sont les visions des cadres dU PJD, les libéraux, la"direction" kurde et les principaux media. Aussi loin quand on parcourt  le passé,  les peuples de la République turque  ont été épuisés par un  conflit qui a duré 40 ans et qui a tué plus de 40 000 personnes.

 

"L'impérialisme et ses agents locaux comme le PJD ont essayé de prendre l'avantage sur la question kurde, pour s'en servir comme un levier pour leurs propres intérêts en le plaçant à l'intérieur de leur stratégie.

 

"L'unité doit être accomplie autour de l'identité religieuse comme l'ont souligné le PJD ou Ocalan. Cette unité accomplie en collaboration avec l'impérialisme US ne sera pas pour la paix mais plutôt pour le profit des capitalistes, des propriétaires fonciers et des féodaux et pour  plus d'exploitation des masses laborieuses. En tant que Parti communiste de Turquie, nous rejetons une telle unité qui fera les riches plus riches tandis qu'elle plongera les ouvriers, kurdes ou non, dans plus pauvreté et de misère. Nous nous opposons aux plans pour transformer la Turquie comme un paradis  pour l'exploitation capitaliste . Nous nous opposons à toutes les ambitions pour étendre de facto les territoires de la Turquie en transformant  notre pays en  une réelle menace pour la paix dans la région. 

 

"Nous croyons qu'il y a un lien direct entre l'exploitation capitaliste et la discrimination dont les Kurdes ont été l'objet durant des décades. La question Kurde n'est pas seulement une question nationale mais également une question de classe. Le Parti communiste de Turquie croit que la véritable unité, la paix et la fraternité entre tous les peuples de Turquie, Kurdes ou non Kurdes, ne peut être seulement instaurée que sur une base de classe au moyen de la lutte contre la pauvreté, le chômage et l'exploitation tout en luttant contre l'ennemi commun: le capitalisme."