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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

Parti communiste du Canada, Déclaration sur le mémoradum grec

Publié le 24 Juillet 2015 par Lien-pads in Europe: mémorandum grec

 

Le peuple grec a  notre complète

 et cordiale solidarité 

 

Déclaration de l'exécutif central 

du Parti communiste du Canada 

 

21 Juillet 2015

 

Le 3 ème mémorandum sur le pacte de  refinancement de la dette entre la Troïka (Commission européenne, FMI et Banque centrale européenne) et  le gouvernement de Grèce conduit par SYRIZA aura des effets désastreux sur la classe ouvrière et les travailleurs. Il constitue une trahison monumentale du parti SYRIZA (social-démocratie) de ses précédentes promesses à  tenir tête aux banquiers européens et à mettre un terme et en échec l'austérité imposée par les précédents  gouvernements bourgeois. Les différentes tentatives de SYRIZA (ou de ses soutiens à l'étranger) pour justifier ou excuser cet accord qui renie des principes- ou pour détourner la responsabilité hors du gouvernement  Tsipras à Athènes- est un échec devant la réalité fondamentale. 

 

Comme l'a correctement noté le Parti communiste de Grèce (KKE) dans sa récente déclaration, le gouvernement  a au fond chargé le peuple avec une nouvelle dette de 86 milliards d'euros et des mesures  draconiennes qui l'accompagnent, les nouveaux impôts lourds, le maintien de la nouvelle taxe de propreté, l'importante augmentation de la TVA sur les biens de consommation des masses populaires, la diminution  des retraites, l'application d'un nouveau et plus mauvais régime de sécurité sociale, l'abrogation graduelle de l'aide supplémentaire aux retraités qui sont pauvres, et la privatisation sur une grande échelle du patrimoine public. 

 

La crise actuelle a sa racine dans l'adhésion de la Grèce à l'UE, et particulièrement son adhésion à la zone euro. La dette gouvernementale était même élevée avant son entrée, mais après 2002 les banquiers européens et de Wall Street ont inondé la Grèce avec un argent facile et des dispositions pour le refinancement de  la dette. Cela, combiné avec la fraude fiscale des Sociétés grecs et des super- riches, ont abouti à une énorme et insoutenable " bulle de la dette" (estimée maintenant à 400 millions de dollars US). Quand la crise économique globale frappa en 2008, la Grèce n'a pas pu satisfaire les paiements des intérêts aux banquiers étrangers sans de nouveaux "prêts-relais", cette fois avec des conditions onéreuses exigeant  des mesures draconiennes  d'austérité imposées au peuple. Les salaires et les retraites ont été réduits, les ouvriers du secteur public licenciés, et les services sociaux considérablement réduits, la production à une échelle sans précédent  d'un chômage massif, de la pauvreté et de la misère.

 

Des Etats européens  font face à des crises fiscales semblables de la dette - l'Espagne, le Portugal, l'Italie, l'Irlande,  la France, bien qu'elles ne soient pas aussi aiguës- et certains Etats de l'Est européen ont été balayés dans le tourbillon de l'EU. Partout, les mesures draconiennes d'austérité- imposées par la Troïka et les banques privées- ont fixé  une lourde contribution aux travailleurs qui sont contraints de payer pour la crise capitaliste. 

 

Tout ceci provient de la nature de classe elle-même de l'Union Européenne, qui est dominée par le capital européen - les monopoles géants et les banques- et qui sert leurs intérêts. Les illusions des sociaux-démocrates et autres réformistes de "l'aile gauche" sur la possibilité de transformer ce centre impérialiste en une Europe progressiste, démocratique et sociale se sont brisées sur les rochers de cette réalité capitaliste. 

 

Il est approprié de rappeler la sage observation de Lénine dans son célèbre article rédigée il y a cent ans, sur "le mot d'ordre des Etats-Unis d'Europe" (1915) que: 

 

"Du point de vue des conditions économiques de l'impérialisme- à savoir, l'exportation du capital et la division du monde en puissances coloniales "avancées" et "civilisées"- des Etats-Unis d'Europe , sous le capitalisme, est ou impossible ou réactionnaire." 

 

Les illusions meurent difficilement, cependant. Après des années de souffrance au travers des mesures d'austérité imposées, le peuple a espéré avec l'élection de SYRIZA, que l'austérité s'achèverait et la crise s'atténuerait. Ceci n'était pas un jugement naïf  et erroné des masses - c'était ce que SYRIZA  lui-même avait promis s'il était élu. Mais cet premier enthousiasme s'est rapidement dissipé quand tout de suite après les élections, SYRIZA  a conclu un marché avec le Parti des Grecs indépendants (ANEL), comme son partenaire subalterne dans une coalition au pouvoir. ANEL comprend des partisans de l'extrême-droite, dont certains membres ont prononcé explicitement des déclarations antisémites et le souhait de "renvoyer dans leurs propres pays" les immigrés. Ensuite le nouveau gouvernement de SYRIZA a envoyé son ministre des finances à Bruxelles pour renégocier  les termes de l'asservissement aux banquiers européens  de la dette de la Grèce.; ensuite il a renié sa promesse  de réembaucher les ouvriers licenciés par le gouvernement; ensuite il a offert une nouvelle base navale à l'OTAN sur son sol; etc. 

 

A la mi-juin -  plus d'un mois avant que  ce fatidique accord fut approuvé - notre parti avait prédit les "limites structurelles et programmatiques, de SYRIZA, qui  avaient pour but un arrangement et un "compromis historique" avec le capital UE qui invariablement mèneraient à la défaite, à l'absorption et à la trahison de leurs   criantes promesses radicales à notre vue. La véritable avancée de la classe ouvrière doit être basée sur une complète "rupture" avec la logique du pouvoir d'Etat capitaliste et une lutte  révolutionnaire  déterminée pour supplanter son pouvoir avec un pouvoir de la classe ouvrière, avec le socialisme." 

 

Quand le craquement s'est produit, et que la troïka refusa de modérer ses demandes sur les conditions d'un nouvel ensemble d'une série de prêts, SYRIZA appela au référendum pour rassembler un soutien de masse derrière sa position de marchandage. Le 61% du vote "NON" fut un important rejet des politiques d'austérité et du pesant pouvoir aux mains  de la troïka. Cependant le gouvernement ne fut pas honnête dans son projet de référendum. Le "NON" fut en fait un "OUI" à  l'opposé de l'offre de SYRIZA qui était essentiellement la même que l'offre de l'UE. Seul le KKE exposa cette vérité durant la campagne. 

 

En déclarant à l'avance sa fidélité au système de l'UE et à l'euro- et aussi bien à l'alliance agressive de l'OTAN- le gouvernement de SYRIZA n'avait pas négocié une position ou une alternative, et il était destiné à échouer et à être obligé d'accepter les conditions imposées de l'UE.

 

En faisant  naître faussement des espoirs chez le peuple grec pour la fin de l'austérité, et ensuite signer et approuver un mémorandum comprenant des réductions futures des retraites et sociales, des impôts plus élevés, des privatisations imposées, ne peut seulement être caractérisê comme une abdication abjecte aux diktats de l'UE du capital, et comme une trahison de la confiance populaire et des intérêts de leur classe. Il n'est pas question que l'Allemagne ou un autre ayant la même pensée pour des  "orientations  plus dures" ont prévalu pour imposer cet accord sauvage, mais SYRIZA doit aussi tenir compte de cette débâcle monumentale. Pour cette raison la référence à un "coup d'Etat" de la Troïka est une mauvaise mort, et elle est tentée pour absoudre la traîtrise du gouvernement de SYRIZA , et de mettre toute la responsabilité sur Bruxelles.

 

La nouvelle situation est une crise- une crise sociale et économique comme la récession et une épreuve qui s'intensifiera pour le peuple, et une crise politique au sein de SYRIZA lui-même quand il essuie des critiques pour cet accord dans ses propres rangs, et qu'il se prépare à trouver l'accord de nouveaux partenaires  parmi les partis bourgeois dans le but de s'accrocher au pouvoir. 

 

Il est clair que ce drame se déroule exactement comme les communistes l'avaient prédit. La maturation de la crise  en Grèce, alors qu'elle est évidement plus grande et profonde qu'ailleurs dans l'UE , n'est en aucune manière unique, et qu'une "rupture" avec l'UE, et l'annulation de la dette entière, en gagnant le soutien de la massa de la classe ouvrière pour une alternative fondamentale, révolutionnaire, semble maintenant être la seule alternative viable pour éviter un complet effondrement et la résurgence ensuite du fascisme. .

 

Pendant ce temps, les ouvriers grecs, les paysans, et les couches moyennes (petits commerçants, petites professions etc..) - en d'autres termes la vaste majorité des Grecs supportant maintenant  une plus douloureuse austérité - n'ont pas d'autre choix que de s'unir et lutter contre le mémorandum et les forces économiques et politiques qui sont responsables afin de s'imposer à eux, dans cette lutte qui se poursuit, nous leur accordons notre  solidarité sans réserve. 

 

(Source solidnet- traduction de l'anglais par la rédaction du Lien)