Le Comité National Exécutif du Parti communiste d'Irlande à sa réunion de juillet a discuté de la situation politique et économique dans le contexte des événements qui se poursuivent maintenant au sein de l'Union Européenne qui sont le résultat de l'imposition du nouveau mémorandum à la classe ouvrière grecque. La réunion a aussi souligné l'importance de la construction de la résistance de la classe ouvrière en Irlande et à travers l'UE.
En relation avec les événements des récentes semaines le PC d'Irlande a exprimé sa solidarité avec la classe ouvrière et le Parti communiste de Grèce (KKE), dont la position de principe au sujet de la nature des forces inclues au sein du parti SYRIZA et au gouvernement a été justifiée. Cette position a dévoilé la stratégie de SYRIZA qui ne pouvait seulement conduire à la situation présente. Il est clair que l'opposition résolue du KKE à l'Union Européenne et aux mémorandums précédents a joué un rôle central dans la résistance du peuple Grec. Le KKE a offert avec clarté et sans ambiguïté une direction à la classe ouvrière. Cette direction a aussi été justifiée dans son opposition au référendum, en dévoilant que le choix qui avait été offert entre le OUI et le NON était un faux choix pour duper le peuple.
Les forces opportunistes dominantes au sein de SYRIZA n'ont jamais eu la volonté de s'opposer conséquemment à l'Union Européenne. Elles ont colporté l'illusion d'une façon ou d'une autre qu'elles pouvaient parler aux "institutions' pour les appeler à avoir une meilleure nature. Plus important, elles ont montré une incompréhension politique de la nature de classe de l'Union Européenne et des forces économiques et politiques qui l'ont instaurée pour se promouvoir et se protéger. Elles ont provoqué de faux espoirs et leur inévitable et abjecte reddition a même mis le peuple grec dans une situation pire qu'auparavant.
Le rôle du gouvernement irlandais aux réunions des chefs de gouvernement et aux réunions des ministres des finances a dévoilé son engagement servile à l'Union Européenne et a montré que cet Etat est un Etat vassal de l'UE. Pas un semblant de souveraineté ou d'indépendance n'est apparu.
Que de mensonges sont dévoilées par la faillite de la social-démocraie dans ses différentes formes, à la fois nouvelle et vieille. Les événements actuels ont mis à nu les illusions de ceux qui croient pouvoir transformer d'une façon ou d'une autre ou de réformer actuellement l'existante UE en autre chose. La force dirigeante économique et politique au coeur de l'Europe - le capitalisme monopoliste, en particulier le capital financier - est dévoilé pour ce qu'il est. Ceux qui ne sont pas encore manoeuvré par l'illusion que l'UE est une force tant soit peu bienveillante commencent à s'interroger sur sa légitimité. Ce questionnement sur sa légitimité peut uniquement grandir dans la période à venir, la suivante doit s'interroger sur son invincibilité.
Les attitudes de l'UE ne sont pas l'oeuvre d'individus bestiaux mais le pouvoir véritable d'une classe amenée à peser contre le peuple grec, pour envoyer un clair message aux autres ouvriers européens, particulièrement ceux des pays lourdement endettés, qu'il n'y a pas d'autre chemin, et aucun autre ne sera toléré en dehors de celui exigé par le capitalisme monopoliste européen: la dette et l'euro lui même sont la camisole de force et le mécanisme disciplinaire afin d' imposer le contrôle politique et économique en conformité de la volonté des pouvoirs économiques dominants.
L'annonce récente du gouvernement irlandais qu'il instituerait des réductions d'impôts dans le prochain budget n'est rien de plus qu'une ruse de ré-élection pour calmer les secteurs des affaires et professionnels. Son objectif est de raviver l'illusion d'"une mobilité permanente vers le haut pour ces intérêts des mêmes groupes.
Avec l'achèvement de la privatisation de Air Lingust, la pièce finale du puzzle est la vente de la part du gouvernement, pour donner une suite à la stratégie d'une importante privatisation et à la stratégie des sociétés publiques et du patrimoine.
Il n'y aura pas une augmentation des dépenses au service de santé et de l'éducation qui s'effondrent. Plus de 17 pour cent du revenu des impôts va maintenant pour le service de la dette nationale, à présent évalué à presque 8 milliards d'euros par an- pour une dette qui n'appartient pas du peuple.
Au sujet de la lutte contre les redevances sur l'eau, le parti réaffirme son soutien au refus de les payer et pour la plus vaste campagne basée sur le Droit à l'Eau. Il salue les personnues évaluées à 60% des consommateurs qui refusent de payer. Le parti réitère encore son appel à l'intensifier et à revigorer les soutiens de la lutte, à la fois dans l'opposition à l'installation des compteurs d'eau et à la campagne du non-paiement de l'eau, qui est essentielle pour mettre fin aux charges sur l'eau et pour obtenir un amendement constitutionnel qui enracinera la propriété publique de cette ressource précieuse. Cela sera une importante défaite pour l'administration irlandaise et l'Union Européenne.
Le Parti salue aussi la décision des délégués participants à la conférence de la confédération des syndicats ICTU qui s'oppose aux charges sur l'eau et qui soutient la revendication pour un amendement constitutionnel sur la propriété publique de l'eau. L'objectif d'instituer une société distincte de gestion de l'eau irlandaise devait permettre la privatisation de l'eau. Seul un amendement constitutionnel peut empêcher celà.
La confédération syndicale ICTU doit maintenant traduire une résolution sur le papier en une concrète action et soutenir la campagne du Droit 2 à l'eau, et elle doit soutenir les communautés qui ont apporté leur appui aussi loin à la campagne. Le parti appelle aussi les militants à ne pas se laisser distraire de la tâche centrale pour la défaite des charges sur l'eau par les ambitions électorales des différents groupes ou partis et des individus opportunistes. Le parti salue aussi la résolution s'opposant au Partenariat Transatlantique pour le commerce et l'investissement (TTIP), qui a aussi besoin de se traduire en une vigoureuse campagne d'opposition et d'éducation des ouvriers au sujet des dangers posés par le TTIP.
Le récent budget présenté par le gouvernement conservateur britannique et l'annonce d'un paquet de mesures de réduction des dépenses pour le bien-être portera un coup aux travailleurs, aux ouvriers pauvres et durement aux chômeurs dans le nord. Il aura un impact disproportionné plus grand en raison de la dépense consacré au bien être et aux allocations. Ces réductions des dépenses seront un coup contre l'économie périphérique régionale, avec des effets contraires sur les dépenses des consommateurs et sur la petite industrie.
Le PCI attire l'attention sur le fait que les travailleurs qui sont employés mais qui vivent dans des maisons sociales, verront leurs loyers augmenter au niveau pratiqué dans le secteur privé, et ceux qui perçoivent des indemnités de maladie auront des indemnités réduites équivalentes au paiement des allocations attribuées aux demandeurs d'emploi.
Un autre exemple de la nature périphérique et précaire de l'économie dépendante est le fait que 18 pour cent approximativement des ménages dans le nord reçoivent des crédits d'impôts pour les enfants, alors qu'ils sont à 13 pour cent en Grande-Bretagne. L'économie du nord a une plus haute proportion de jeunes gens. La nouvelle "obligation aux jeunes" et le retrait des subventions aux étudiants dont les familles ont de bas revenus ont un effet disproportionné sur les jeunes ouvriers. Ces attaques renouvelées sur le bien-être social sont associées et liées aux nouvelles lois antisyndicales proposées récemment par le gouvernement britannique. Le parti exprime sa solidarité avec la classe ouvrière britannique et avec les syndicats du Nord de l'Irlande, qui seront aussi grandement affectés par ces lois anti-ouvrières.
Le Parti réitère aussi sa position prise depuis longtemps pour s'opposer au sectarisme et il condamne la violence qui a surgi aux défilés du 12 juillet de cette année. Il appelle encore tous les groupes paramilitaires à cesser leurs activités et à abandonner leurs efforts pour faire régner leur stratégie militaire défaite.
Les événements à la fois ici et à travers l'Europe rendent clair le besoin de construire la résistance populaire, au nord et au sud. La lutte contre l'impérialisme et sa dominatiion sous toutes ses formes de notre peuple doit être construite à travers le pays.
L'approfondissement de la crise de l'impérialisme commence à se présenter sous sa véritable nature, et de plus en plus de personnes commencent à poser la question du système lui-même. Ceci présente de nouveaux défis et revendications pour ces forces engagées pour un radical changement économique, politique et social. Les travailleurs ont besoin d'une stratégie claire pour se défendre contre la détérioration de leurs conditions, pour aller de l'avant vers l'offensive et mener ce système moribond oppressif à une fin.
(Source: Solidnet- traduction de l'anglais par la rédaction du Lien)