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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

Venezuela : La lutte continue!

Publié le 8 Janvier 2016 par Lien-pads in international: Amérique Latine

Le journal irlandais "Socialist Voice" ( La Voix Socialiste), sous la plume de Robert Navan et Sean Edwards a publié l'article suivant: 

 

Quand Obama a déclaré que le Venezuela est une menace pour les Etats-Unis ce n'était pas absurde. Il signifiait, évidemment, une menace pour l'hégémonie US dans la région.

 

La Révolution Bolivarienne au Venezuela a été le plus grand défi à la domination depuis la Révolution cubaine en 1959. Les oligarchies régnantes en Amérique Latine ont toujours eu besoin de s'allier avec la puissance impérialiste, n'étant pas suffisamment forte pour gouverner elles mêmes. Depuis que l'élection de Hugo Chavez  les a remplacées au pouvoir le vieux régime politique vénézuélien s'est efforcé de renverser le gouvernement par tous les moyens, toujours en alliance avec les Etats-Unis. 

 

Avec la mort de Chavez, et en l'absence d'une personnalité charismatique, l'opposition de droite a vu une opportunité de passer à l'offensive. L'élection de Nicolas Maduro fut immédiatement suivie par une campagne de violence dans les rues inspirée par la droite, qui s'est répétée l'année suivante. 

 

Quand elles ont  échoué dans leur objectif, les forces d'opposition se sont concentrées sur le sabotage économique, en manipulant  la monnaie, en stockant les produits alimentaires pour créer des pénuries, en organisant la contrebande à l'étranger des produits de première nécessité soutenus par des allocations de l'Etat afin de les vendre avec un énorme profit, et conduisant à une spirale élevée   de l'inflation. Cela a causé une épreuve considérable pour les communautés des couches laborieuses. 

 

Ni Nicolas Maduro ni Hugo Chavez avant lui n'avaient agi pour appliquer une politique efficace pour protéger la monnaie ou pour enrayer la fuite du capital à l'étranger. Il a été estimé que 100 milliards de dollars avaient été transférés  du Venezuela depuis l'élection de Chavez. L'effet de ceci fut amorti par le prix élevé du pétrole, alors que c'était une perte énorme pour l'économie. La bourgeoisie a toujours choisi de mettre à l'abri ses profits à l'étranger plutôt que d'investir au Venezuela.

 

Les contrôles de la monnaie introduites par le gouvernement furent généralement facilement contournés, et parfois ont empiré les choses. Egalement, les mesures prises pour faire face au stockage et à la spéculation se sont avérées  inadéquates - même la fermeture de la frontière avec la Colombie pour arrêter les pénuries. Le Président Maduro a eu à un point des discussions avec la Chambre de commerce, qui n'avait pas intérêt à un quelconque règlement, si ce n'est d'intensifier seulement sa campagne économique. 

 

La Parti communiste et d'autres ont longtemps plaidé pour le monopole de l'Etat du commerce extérieur afin d'empêcher la fraude et la manipulation, quand  les mesures moins radicales avaient échoué.

 

Maintenant, pour la première fois en dix sept ans, le Venezuela sera dirigé par un gouvernement de droite, à la suite du succès aux élections à l'Assemblée Nationale, le 6 décembre d'une coalition qui a pris le nom de Mesa de la Unitad Democratica (Unité de la table Ronde Démocratique). Comme il est suggéré par le nom, ce n'est pas un parti politique unifié mais plutôt une coalition de l'opposition dissidente qui à travers son existence a été secouée par l'esprit de faction; néanmoins ces divisions furent successivement masquées pour l'électorat  par le présent front uni. Il est attendu que lorsque la nouvelle assemblée s'installera, ces divisions réapparaîtront. 

 

Parmi les membres de la coalition il y a des éléments de l'extrême-droite qui se préparent déjà à mettre fin  avant terme  au mandat de Maduro, qui doit s'achever en Avril 2019. Pour faire cela ils peuvent essayer la suspension de la constitution. Cette action pourrait sembler très impopulaire parmi la plus grande partie de l'opinion publique et pourrait conduire à des troubles civils. La constitution fut rédigée durant la présidence de Hugo Chavez, à la suite d'un énorme processus consultatif avec tous les secteurs de la société vénézuélienne. La  suspendre pourrait être vue comme une insulte non seulement aux partisans de Chavez mais pour tous les secteurs du peuple. Les Vénézuéliens de toutes parts (à l'exception de l'extrême-droite) sont fiers, à juste titre aussi, de leur constitution. 

 

Une autre option qui est disponible sous la constitution est un recours  à un référendum présidentiel, qui peut être initié dans les trois années avant la fin du mandat. Cette option peut être utilisée en Avril cette année, mais il n'y a pas de garantie que le vote pourrait avoir lieu. 

 

L'opposition n'est pas seulement composée des éléments de l'extrême-droite: elle inclut des centristes et des membres du centre-gauche. Les groupes les plus sensibles peuvent être classés parmi les " progressistes" , et s'ils émergent comme des dirigeants là il pourrait y avoir un assaut frontal immédiat sur les acquis de la révolution; mieux, cela arriverait furtivement et avant les délais. 

 

Aussi loin, malheureusement, plus de bruit a été entendu du côté des éléments de l'extrême-droite. Un journaliste irlandais a décrit ce secteur de la société vénézuélienne comme " les personnes les plus désagréables auxquelles il a eu à faire nulle part en Amérique Latine". Ce sont des personnes qui mènent au désordre civil  dont le résultat est la mort de plus de vingt personnes et la destruction à grande échelle de la propriété d'Etat. Les cliniques sanitaires étaient parmi les sites qui étaient ciblés, là où de nombreux docteurs cubains exerçaient. Elles étaient vues comme des acquis de la révolution. 

 

 

Un politicien de l'opposition? henrique Capriles Radonski, a déjà fait des déclarations pour mettre un terme à l'initiative Petro-Caraïbes, qui depuis 2005 a fourni  les besoins en pétrole des pays voisins des Caraïbes à des taux de règlement préférentiels significatifs. Il a aussi jeté le doute sur l'avenir du projet Venezuela-Cuba connu comme l'Alliance Bolivarienne pour les peules de nos Amériques (ALBA). Celui-ci promet des relations libres non-monétaires parmi ses onze Etats-membres, y compris l'échange du pétrole vénézuélien pour compenser  la formation du personnel médical par des docteurs cubains. 

 

Avec la baisse continuelle du prix du pétrole au plan international, le revenu du gouvernement sera encore une principale tâche dans ses mains pour essayer d'améliorer le quotidien de beaucoup de personnes ordinaires. A cela s'ajoute le fait que les gouvernements précédents de l'aile-droite au Venezuela furent probablement les plus vénaux dans le monde et ils ont considéré les atouts tels que la Société d'Etat du pétrole qu'elle devienne leur propre royaume financier personnel. Nous pouvons voir que le pétrole pendant les dix sept dernières années a été utilisé pour faciliter les dépenses des programmes sociaux. Maintenant il va être utilisé pour obtenir de somptueuses copropriétés  à Miami et d'autres articles semblables pour une minorité de la population. C'était la situation avant le temps de Chavez. 

 

Il est utile de se souvenir que le Venezuela a déjà expérimenté certains des pires excès du néo-libéralisme. En 1988, après une baisse semblable des prix du pétrole, le gouvernement de Carlos Andrés Perez fut élu sur un programme anti-néolibéral mais il s'orienta  à appliquer une politique semblable, telle que celle recommandait par le Fonds Monétaire International. Celle-ci comprenait la privatisation des compagnies étatiques, la réforme fiscale, la réduction des obligations habituelles, et la diminution du rôle de l'Etat dans l'économie. 

 

Comme  résultats directs de ces mesures il y eut un élargissement des émeutes et une répression brutale qui a conduit à la mort plus de deux mille personnes. Cette période dans l'histoire du Venezuela est nommée  "Caracazo" (la "secousse de Caracas"). Elle se rapporte au fait que la plupart des émeutes et les morts ultérieurs se produisirent dans la région de Caracas. Cette expérience amère a contribué à l'émergence de Hugo Chavez et de la Révolution Bolivarienne.

 

Maintenant que peut-il y avoir pour la gauche au Venezuela? Bien, comme la maxime le dit:" le diable est sorti de la bouteille". Pendant les années de la Révolution Bolivarienne le peuple, particulièrement les pauvres, ont vu des progrès massifs dans les domaines de la santé, de l'éducation, du logement, de l'alimentation. Toutes les tentatives immédiates de renverser ces politiques rencontreront la résistance populaire. 

 

Les acquis de la Révolution Bolivarienne seront défendus. Les partis, les syndicats et les organisations sociales organisés dans la coalition des partisans de Chavez, connus comme le Gran Polo Patriotico (Grand Pôle Patriotique), font face  à une tâche d'auto-critique et de réorganisation. Ils ont le potentiel pour installer une défense réussie et pour remettre le Venezuela sur la voie du progrès. 

 

 

(Source: Solidnet- traduction de l'anglais par la rédaction du Lien)