Le 25 avril 2016
Quatre militants du Parti communiste de Pologne ont été condamnés le 31 mars 2016 par le Tribunal régional de Dabrowa Gomicza pour propagation de l'idéologie communiste dans le quotidien "Brzask" et sur le site internet du Parti. Ils ont été condamnés à 9 mois de restriction de liberté assortie de travaux d'intérêt général obligatoire et gratuit et à des amendes.
Ce verdict provocateur a été pris après une procédure sommaire sans la présence de toutes les parties, qui a habituellement cours pour les infractions, quand la culpabilité de l'accusé est certaine. Le tribunal n'a jamais entrepris une procédure judiciaire conforme à la norme et a basé son verdict seulement sur une accusation. Les accusés n'ont même pas eu la possibilité de se défendre. Les accusés avaient présenté des objections au jugement en demandant au tribunal la mise en oeuvre des procédures judiciaires habituelles.
Les militants du PCP ont été accusés pour infraction au paragraphe 1 de l'article 256 du code pénal : "quiconque promeut un système d'Etat fasciste ou totalitaire ou incite à la haine basée sur des différences nationales, ethniques, de race ou de religion ou de manquement à toute confession religieuse sera l'objet d'une amende, à une peine de restriction de liberté ou de privation de liberté pouvant atteindre 2 ans."
Une tentative préalable d'amender cet article en y ajoutant une interdiction des symboles communistes fut accueillie par des protestations à la fois en Pologne et à l'étranger. Le 19 juillet 2011, elle fut dénoncée par la Cour constitutionnelle qui la proclama contraire au principe de la liberté d'expression.
Les accusations contre les militants du PCP de promouvoir un système totalitaire sont le dernier proche exemple pour associer le communisme au fascisme et pour interdire l'activité communiste.
L'affaire débuta en 2013, à la suite une dénonciation effectuée par Bartosz Kownacki, député au parlement du Parti pour le droit et la justice(PIS). Le procureur refusa de lui donner une suite. Cependant en 2015 les poursuites furent reprises et accélérées après la victoire électorale remportée par le Parti pour le droit et la justice (PIS). Le 31 décembre 2015, le Parquet régional de Katowice a déféré l'affaire au Tribunal régional de Dabrowa Gomicza. L'Acte d'accusation déclarait que les militants ont promu publiquement un système totalitaire en publiant des articles dans le quotidien Brzask "directement liés au système communiste et au Marxisme-Léninisme, qui dans le contexte de l'expérience historique passée sont contraires aux valeurs de la démocratie "- alors qu'il s'agit d' activités menées par un parti politique légal.
L'affaire revêt aussi une importance dans le contexte de la politisation du Parquet subordonné au Ministre de la Justice- Zbigniew Ziobro, membre du PIS, nommé Procureur général. Le système judiciaire traite ouvertement et différemment l'extrémisme de droite. Au même moment où les membres de la rédaction de "Brzask" sont condamnés, les néo-fascistes de l'ONR (Camp national radical) manifestent librement dans les rues de Blatystok pour la commémoration du 82 ème anniversaire de leur organisation. Durant la manifestation aux couleurs du symbole de la phalange ils ont défilé avec des flambeaux en promettant "de supprimer" les ennemis politiques. Ils se référaient ainsi directement aux méthodes facistes. Malgré cela, les plans du Ministre de la défense sont d' armer les fascistes dans le cadre de la défense du territoire. Auparavant, le Tribunal de Czestochowa a acquité une personne alors que des charges pesaient sur elle pour vente de t-shirts racistes, en n'y voyant aucune violation de l'article 256 du code pénal. Récemment le Ministre de la justice et le Procureur Général ont suspendu une condamnation d'un nationaliste qui avait été puni pour une agression contre un policier.
Le verdict condamnant des communistes polonais a été prononcé au même moment où, le 1er Avril, le Parlement a adopté une loi " interdisant la promotion du communisme" laquelle oblige les autorités locales à changer les noms des rues et des autres objets associés au communisme, ce qui est une atteinte à la tradition du mouvement des travailleurs. L'institut de la Mémoire nationale a créé un registre et il exige des autorités locales la liquidation des monuments en l'honneur des soldats soviétiques et d'autres liés au communisme. La destruction et la liquidation des monuments et la falsification de l'histoire sont des pratiques courantes du fascisme.
Le gouvernement et la classe bourgeoise se fourvoient s'ils pensent que le Parti communiste de Pologne, les communistes de Pologne seront intimidés par cette persécution anti-communiste ou que cette campagne anti-communiste les fera céder. Les mesures contre les communistes vont de pair avec l'escalade de la ligne politique barbare anti-populaire du gouvernement et de l'UE. Il est primordial que la solidarité avec le Parti communiste de Pologne, qui oeuvre dans des conditions difficiles et le soutien aux communistes réprimés, soient exprimés d'une manière massive et résolue en ce moment. Avec des manifestations auprès des Ambassades de Pologne dans chaque pays, avec des motions de solidarité etc..
Ne touchez pas au Parti communiste de Pologne. La répression anticommuniste doit être résiliée, les lois anticommunistes inacceptables doivent être abrogées. L'anticommunisme et la réécriture de l'histoire ne l'emporteront pas.
(Source- Parti communiste de Pologne- traduction de l'anglais par la rédaction du Lien)