Les communistes algériens expriment leur solidarité avec le Parti communiste du Venezuela dans sa lutte pour faire échouer le complot destiné à l'interdire en application d'une vieille loi de 1965. Il l'appuie dans sa décision de la rejeter. Cette loi avait été promulguée par l'Etat bourgeois aux bottes de l'impérialisme américain pour réprimer et interdire les activités des communistes et de toute force opposée à la mainmise impérialiste, des USA notamment, sur le Venezuela.
Les forces réactionnaires vénézuéliennes sont encore allées plus loin ces derniers mois dans l'application de cette loi contraire et antérieure à la Constitution de 1999 qui garantit l'exercice des libertés démocratiques. Le Conseil national électoral, le Tribunal Suprême de Justice, de même que la Chambre Constitutionnelle, ont émis des arrêts obligeant les partis politiques à leur fournir les noms, les adresses, les signatures de leurs adhérents sous peine d'interdiction et de poursuites pénales. La manœuvre se cache grossièrement sous le motif fallacieux de renouveler la légalisation des partis et d'empêcher l'appartenance simultanée à deux partis politiques. Alors qu'il avait eu une majorité écrasante au parlement pendant des années, le mouvement politique fondé par Chavez et ses partisans n'a rien fait pour abroger la loi de 1965. Il ne s'agit certainement pas d'une simple erreur. Il est très probable que cette carence apparente était le résultat d'un calcul pour étrangler les partis qui tout en soutenant l'action de Chavez en faveur du peuple ont toujours refusé de se fondre dans ses rangs en raison du caractère hétérogène de ce parti et de la confusion idéologique de sa ligne et de son programme. Les communistes algériens formulent cette appréciation en partant de l'expérience de leurs relations durant plus de deux décennies après l'indépendance de l'Algérie avec les courants petits-bourgeois nationalistes du FLN. Ces courants au pouvoir pratiquaient le double langage. Ils avaient interdit le parti communiste 5 mois après l'indépendance. Ils prétendaient construire le socialisme mais persécutaient les communistes et entravaient par leur instabilité idéologique et sociale la création des conditions pour aller au socialisme.
Le PCV est la cible principale de cette opération anti-démocratique et anti-constitutionnelle. La manœuvre qui vise à empêcher le PCV de jouir de la légalité et à participer aux campagnes électorales indique l'existence d'une alliance de fait entre des secteurs influents du PSUV et la bourgeoisie.
La classe ouvrière et de vastes catégories sociales populaires subissent une offensive brutale combinée de la bourgeoisie vénézuélienne et de l'impérialisme mondial pour effacer les grands acquis économiques et sociaux, notamment ceux arrachés ou obtenus durant les mandats de Chavez. La baisse des recettes pétrolières et les attitudes réformistes pro-capitalistes cachées ou ouvertes de nombreux cadres et responsables du régime dit "bolivarien" ont été exploitées par la bourgeoisie pour déclencher son offensive. Le sabotage économique, l'organisation de pénuries des biens de consommation, la fuite des capitaux ont conduit à appauvrir les masses populaires. Cette offensive a pu être menée parce que le gouvernement vénézuélien a été conciliant avec la bourgeoisie. Il a tenté de combattre la mainmise de l'impérialisme américain sur le Venezuela mais il ne s'est pas attaqué à la base de cette domination: la propriété capitaliste et les fortunes amassées au moyen des trafics et de la spéculation sur les biens de large consommation. Il a laissé intacte la machine d'Etat bourgeoise. Il s'est contenté de répartir les revenus pétroliers au profit des catégories les plus démunies. Mais ces revenus ont pu être récupérés en grande partie par la bourgeoisie étant donné qu'elle contrôle le commerce extérieur et intérieur ainsi que les banques. Elle s'est renforcée économiquement pendant que le gouvernement anesthésiait les masses populaires à l'aide de ses discours "socialistes" qui ont répandu les vieilles illusions sur les possibilités d'améliorer durablement les conditions de vie des travailleurs sans abolir les rapports de production capitalistes. Ces améliorations sociales n'ont été permises que grâce à la redistribution des revenus pétroliers. Elles ont faire croire que les principes du socialisme scientifique fondés sur l'abolition de la propriété privée des moyens de production étaient dépassés.
Le régime politique qui dirige le Venezuela depuis 18 ans sous le drapeau du "socialisme du 21ème siècle" a révélé sa nature sociale face aux pressions de la bourgeoisie. C'est un régime social-démocrate petit-bourgeois. Son l'aile droitière pro-bourgeoise est maintenant engagée dans un plan de remise en cause des conquêtes sociales et de privatisations. Elle se transforme en dangereux auxiliaire de la bourgeoisie.
Les arrêts des institutions judiciaires ne sont pas le résultat du hasard ou d'erreurs. Leurs promoteurs veulent donner des gages de bonne conduite à l'impérialisme et à la bourgeoisie en s'attaquant au Parti communiste, en tentant de le faire disparaître. Ils veulent empêcher le parti de gagner la grande masse de la classe ouvrière et des couches sociales populaires qui sont en train assimiler les leçons de l'expérience de l'impasse du socialisme petit-bourgeois "bolivarien". Ils veulent l'empêcher de prendre la tête d'un front de la classe ouvrière et des masses populaires pour la défense des conquêtes sociales de la période Chavez, pour briser l'offensive de la bourgeoisie et de ses alliés dans le pouvoir, pour aller véritablement sur la voie du socialisme.
Les communistes algériens ont bien connu ce genre d'expérience sous le régime du parti unique et de sa phrase socialiste qui ont préparé le terrain à l'hégémonie totale de la bourgeoisie et de l'impérialisme.
Ils réitèrent leur entière solidarité avec leurs camarades du Venezuela.
Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme
PADS
12 avril 2017