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PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

Kemal Okuyan, Secrétaire Général du Parti communiste de Turquie sur le mouvement communiste international

Publié le 24 Mai 2018 par Lien-pads

Interview du camarade Kemal Okuyan sur les questions historiques et actuelles liées au Mouvement communiste International , publiée dans la presse communiste internationale.

 

 

 

- Il n'est pas question de "marxisme local" , comme il n'y a pas "des modèles de socialisme"

 

- Juste quand la Révolution fut une vérification pratique de la conception avant-gardiste du parti, la révolution allemande fut la preuve ce qui arriverait dans le cas où l'on reste à l'écart de cette conception.

 

- Le recul de la l'idée du socialisme en Europe, a généré des résultats défavorables pour le mouvement communiste tout autour du monde.

 

-S'il y avait un mouvement communiste dans le monde qui était fidèle aux principes, qui  a adopté son héritage révolutionnaire et possédé un objectif commun, l'Union Soviétique ne se serait pas effondrée.

 

- Parfois une vague révolutionnaire pourrait ne pas exister, maintenant la mission des partis communistes est de se tenir prêt à une alternative révolutionnaire  actuelle.

 

-Il n'est pas nécessaire de le cacher; nous n'avons une une orientation commune parmi les partis communistes dans le monde aujourd'hui.

 

- Le plus important critère aujourd'hui dans les réunions internationales est l'égalité entre les partis et la non ingérence dans les affaires intérieures.

 

-Il  n'y a pas une telle chose dans les larges comme dans les petits partis.

 

-Aujourd'hui les calculs géostratégiques ont  remplacé les exigences du processus révolutionnaire dans le monde.

 

- Les Partis au pouvoir ne peuvent pas déterminer le tempo, les objectifs et et les instruments de la lutte menée dans les pays capitalistes.

 

- Croire qu'un politicien bourgeois puisse assumer un rôle "positif" dans les relations internationales sans tenir compte de son rôle historique dans son pays est un mythe politique.

 

-Si vous regardez la vie avec les yeux de l(élite Russe, avec les yeux de Poutine, vous pouvez penser que Erdogan est un dirigeant anti-impérialiste.

 

ICP: Le mouvement communiste international pourrait-il se remettre du sérieux traumatisme qu'il a subi après la disparition de l'Union Soviétique Y-a t-il un quelconque succès duquel le mouvement peut accorder un crédit au lendemain de la disparition?

 

Kemal Okuyan: Pour la mouvement ouvrier international de classe, le prix de la contre-révolution était définitivement trop élevé, nous souffrons des résultats de cette tragédie. Mais, si votre question est au sujet de mouvement communiste ou des statuts des partis communistes en particulier, nous regarderions la période avant la disparition de l'Union Soviétique. Il est hautement controversé si, avant l'effondrement de l'Union Soviétique, nous pouvons parler  d'un mouvement communiste international qui partageait des objectifs communs ou, plus important, qui avait des liens forts avec l'objectif historique qui donnait de l'importance au titre de "communiste". Bien que le prestige et l'autorité du Parti communiste de l'Union Soviétique agissait quelque peu comme de la colle, une observation plus attentive révélerait que ni en 1980, ni en 1970 le mouvement communiste international avait une unité stratégique. A côté, c'était simplement impossible comme, par exemple, l'Eurocommunisme n'était pas un courant au  but social démocratique. En effet, les partis qui représentait ce courant n'étaient pas simplement réduit à une déviation sociale démocratique; ils étaient les porteurs d'un héritage colossal historique, maintenant ils ont assumé un rôle pour un revirement du mouvement communiste, qui s'est désengagé lui-même du droit social démocratique au lendemain de la première guerre mondiale, à une base sociale démocratique encore une fois; un rôle qui a servi à obscurcir les points de distinction. L'Eurocommunisme est simplement un exemple; nous pouvons observer un semblable problème des partis communistes au pouvoir, c'est à dire, les partis des pays socialistes. Une stratégie commune, une ligne politique et idéologique commune, une culture organisationnelle commune faisaient défaut.

 

ICP: Y en  aurait il là un?

 

KO: Un parti communiste qui ne répond pas aux spécificités de son pays, qui n'appartient pas à la terre dans laquelle il combat, deviendrait simplement une caricature. Les luttes étant menées dans des pays particuliers sont rattachés malgré tout au processus de la révolution mondiale, mais les partis contribuent au processus en menant leurs luttes dans des conditions spécifiques. Le Marxisme-Léninisme est une théorie qui laisse place à telles spécificités tout en maintenant son caractère international malgré elles. Il n'y a pas une telle chose d'un "Marxisme-local"; comme il n'y a pas de "modèles du socialisme". Le Marxisme-Léninisme est relié à des bases fondamentales et un objectif de forte discipline basée sur la demande de la révolution, non pas des recettes toutes prêtes. Il est évident que les conditions de la lutte, en Allemagne et Turquie, aux Etats-Unis et en Inde, ou en Espagne et au Mexique  sont différentes, qui rendent différents, les priorités, les instruments, les tactiques en cours. Mais la force réelle du Marxisme est dans sa capacité de mettre une telle variété dans la perspective d'une théorie sacrée universelle. Tournant le dos à votre question, le mouvement communiste doit avoir une stratégie  commune, une politique et ligne idéologique communes , et une culture organisationnelle commune dans tous les pays. C'est ce qui est révolutionnaire; c'est ce à quoi nous visons, historiquement. Et nous avons omis cela.

 

ICP: Depuis  quand ? Je crois, quand exactement un tel sens de la collectivité s'est affaibli ou a disparu complètement?

 

KO: Il serait erroné de donner une date exacte. C'est un processus qui a des aspects objectifs. Le mouvement communiste international a eu des difficultés pour générer une stratégie révolutionnaire commune après l'importante vague révolutionnaire qui a suivi la Révolution d'Octobre. La tâche de protéger la grande réalisation, c'est à dire, la Russie Soviétique, d'un côté, et le recul de la vague révolutionnaire, qui fit son  dernier grand bond en Europe en Octobre 1923 en Allemagne  d'un autre côté  a obligé l'Internationale communiste, qui avait mis l'accent en 1919 sur la collectivité et chercher à briser l'hégémonie de la social-démocratie sur le mouvement de la classe ouvrière dans les pays avancés d'Europe, pour effectuer de choix stratégiques plus sophistiqués. Cela fut,dans un sens, une situation objective;  maintenant elle fut aussi un résultat de désordres génétiques hérités par le mouvement communiste  dans certains pays capitalistes de la seconde internationale. Les interventions révolutionnaires des Bolcheviques après 1917 dans le mouvement de la classe ouvrière internationale, pour laquelle ils ont utilisé leur poids politique au mieux, n'a pas éliminé mais supprimé les désordres génétiques. Cependant, comme d'autres priorités se sont imposées elles-mêmes puissamment , ces désordres ont commencé à dominer le mouvement à la fois. La tâche de défendre le socialisme dans un pays était révolutionnaire, mais il a aussi facilité la modification  par  certains partis de l'idée de la révolution. La même chose s'est produit aussi bien pour la lutte contre le fascisme. Maintenant, nous pouvons dire cela que depuis sa résiliation en 1943, l'internationale communiste et le plus important parti en son sein, le PCUS, ont agi  pour garder les partis communistes dans une démarche révolutionnaire. Évidemment, cela ne signifie pas que des fautes n'ont pas été commises, qui ne sauraient être une affrimation métaphysique.

ICP.: Quelles étaient ces fautes? Évidemment, s'il y a une lutte, il y aura des fautes, et réellement de quelle manière dégager des leçons d'elles? Maintenant, quelles sont les fautes que vous aimeriez mettre en évidence particulièrement quand vous regardez l'histoire de l'Internationale communiste ?

 

K.O:  Comme vous le savez, après la Grande révolution d'Octobre chacun regardait vers le pays qui est l'Allemagne, chacun avait de grandes attentes. Il est apparent combien le triomphe de la révolution en Allemagne avait affecté l'histoire mondiale. A côté, cela n'était pas simplement une illusion; la Révolution allemande était en route, peut-être au début avec un caractère bourgeois, mais ultérieurement comme une révolution prolétarienne. Il serait une erreur de considérer la défaite de la Révolution allemande comme inévitable, et d'en  attribuer ceci  purement et simplement aux fautes de la direction du Parti communiste allemand. Toutefois, entre la fin de 1918 et la fin de 1923, il y eut deux moments historiques dans lesquelles le pouvoir des ouvriers, qui a  fait   continuellement  ressentir  sa présence à travers cette période, est devenu particulièrement une forte possibilité: la campagne de l'Armée Rouge en Pologne en 1920 et "l'Octobre Allemand " de 1923. En 1920 la solution, "Armée Rouge + prolétariat allemand= Révolution" était tout à fait populaire. Aujourd'hui, cela peut sembler un peu enfantin, trop romantique pour nous, mais quand l'Armée Rouge a déclenché sa campagne vers Varsovie, rien ne ressemblait à aujourd'hui, rien ne semblait actuellement être en mesure de planter le drapeau de l'Union du prolétariat Russe et Allemand. Tous les dirigeants bolcheviques, sans exception, étaient convaincus que la révolution mondiale gagnerait une base énorme quand le gouvernement réaction en Pologne était renversé. Cela ne se produisit pas ; l'Armée Rouge d'une manière inattendue fut défaite au moment où le gouvernement Révolutionnaire provisoire de Pologne conduit par Félix Dherzhinsky  faisait ses préparatifs pour se mettre en place à Varsovie.

 

ICP. Vous l' appelez une défaite "inattendue". Cela implique-t-il que des fautes imprévisibles étaient en jeu?

 

KO: Même bien que ce ne soit pas entièrement faux d'attribuer la défaite une estimation irréaliste des rapports de classe en Pologne, une telle analyse serait insuffisante. Vous n'avez pas un expert militaire pour réaliser que la campagne militaire de l'Armée rouge en Pologne a été conduite terriblement. Bien que Staline fut le bouc émissaire plus tard de la défaite, et il fut blâmé pour plus de choses encore, la conduite irresponsable et inconsciente de Kamenev, qui était le commandant de la guerre en général, et Tukhachevsky, qui était le commandant de l'Armée rouge, ont empêché peut-être que l'histoire du monde prenne un cours entièrement différent. Ce sont des fautes collectifs; personne ne peut être exclu de ces fautes. Néanmoins, on a admis que Staline et Boudyonny, qui pouvaient être seulement responsables à un second degré alors qu'ils avaient des missions dans différents fronts de la guerre civile à tel point, ils ne pouvaient pas être blâmés pour la défaite.

 

ICP: Ainsi vous êtes en désaccord avec ceux qui déclarent qu'une révolution en Allemagne en 1923 était impossible?

 

KO: Même une date précise arrêtée en 1923 pour le soulèvement a été approuvée par l'Internationale communiste. Le Parti communiste d'Allemagne s'était en conséquence préparé. Des comité militaires surent instaurés, des fonctionnaires de Moscou furent envoyés... Des centaines de milliers, même des millions d'ouvriers, à la fois des membres du Parti et et des non-partisans, attendaient ce moment historique. Le soulèvement fut annulé à la dernière minute pour certaines raisons, mais il eut lieu à Hambourg pour telle ou telle raison et il dut reculer quand il fut un incident isolé. Seulement à cette date, il devint évident que la Révolution en Allemagne n'aurait pas lieu, Y-eut-il quelques fautes subjectives à ce point? Bien sûr! Le Parti communiste Allemand a toujours vacillé depuis sa création en 1919, l'année où il fut créé, mais malgré ce fait, il était un parti révolutionnaire, un parti militant qui a agi avec de gros sacrifices. Chacun connaît combien Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht furent assaillis; mais l'assassinat des membres du PCA est devenu un incident "ordinaire" à l'époque. Malgré toute l'oppression, le PCA était un parti qui cherchait à faire  sa révolution, un parti dans l'esprit du Komintern.

ICP: Mais il a échoué …

 

KO: les conditions objectives précises en Allemagne ont aussi joué une partie dans cet échec. Cependant, de notre point de vue, juste comme la révolution Russe fut une vérification pratique de la conception Léniniste du parti d'avant-garde, la Révolution allemande fut une preuve de ce qui se produirait dans le cas on se tenait éloigné de cette conception.

 

C'est ce qu'a fait le PCA?

 

KO: Quand il fut créé, le PCA était un parti qui appréciait les factions, un parti qui évitait la centralisation. Malgré son militantisme et malgré tous les sacrifices qu'il a faits, ceux-ci furent les faiblesses clés qui ont empêché le parti de remplir sa mission révolutionnaire. Et au sommet de celles-ci, il y eut le fait que la social démocratie n'avait pas pu s'affaiblir. C'est une longue histoire, mais alors que tout ceci s'est produit, il fut tout à fait malheureux pour l'Internationale communiste d'avoir Zinoviev et Radek comme des officiers qui étaient responsables de l'Allemagne au premier degré! Au sommet de ces hésitations, la présence de différentes tendances au sein du Parti communiste allemand , deux dirigeants prestigieux qui le plus souvent  ne furent pas incohérents, dans des interventions difficiles! La raison pour laquelle je mets l'accent sur ce point  est que le  début de 1920 fut une période qui eut un impact décisif sur le mouvement communiste international dans les années qui ont suivies.  Cette période a produit deux résultats cruciaux; Avant tout, l'Union Soviétique qui fut déclarée ne pas être viable, a oeuvré pour vivre et après un bref répit,  elle commença à faire d'énormes découvertes envers la fondation du socialisme. Et deuxièmement, la Révolution Allemande, qui fut considérée imminente, a été battue. C'était très difficile, en fait impossible, , de générer une stratégie commune cohérente de ces deux résultats. Néanmoins, jusqu'à la fin de la seconde guerre Mondiale, il y eut un mouvement communiste international qui avait la confiance, qui a oeuvré pour des valeurs communes, et convaincu des centaines de millions de pauvres dans la possibilité d'u monde différend.

 

ICP: Qu'est-il arrivé au lendemain de la seconde guerre mondiale?

 

KO: C'est une période où vous ne pouvez vous confiner à des réponses brèves mais permettez-moi de me tenir de cette manière  pertinemment : la révolution fut reniée dans l'Ouest de l'Europe. Je ne défends pas l'aventurisme et les révolutions ne se produisent pas comme le résultat de "décisions". Maintenant, il est impossible d'examiner la voie choisie par les deux "plus forts partis" en Europe, les partis  Français et l'Italien, comme une retraite tactique. Nous devons admettre que  les maladies de la social démocratie, qui avaient été refoulées par l'Internationale communiste et occasionnellement atténuées dans l'héritage de ces partis, a refait surface et l'Union Soviétique traversait une période qui ne lui a pas permis de prendre des contre-mesures contre ceci. De nouveau, je n'ai pas l'intention de faire des jugements sur une grande échelle, mais je parle au sujet de la principale tendance. Le recul de l'idée du socialisme dans le plus important espace de la lutte de classe, c'est à dire, en Europe, a généré des résultats défavorables pour le mouvement communiste international autour du monde.

 

ICP: Je veux revenir sur ma précédente question, si je peux. Le mouvement communiste international peut-il se relever de ce traumatisme?

 

KO: Non, nous discutons à propos du pourquoi le traumatisme ne pouvait pas être dépassé. Le traumatisme n'est pas seulement dû à la disparition de l'Union Soviétique. A côté, s'il y avait eu un mouvement communiste internationaliste loyal envers ses principes, qui adopté son héritage révolutionnaire sans aucune réserve et qui possédait un objectif commun, l'Union Soviétique pouvait ne pas s'effondrer. Nous parlons de l'Union Soviétique qui n'a pas reçu des réactions suffisantes des développements révolutionnaires dans le monde.

 

ICP: Est-ce que cela prouve la justesse de Trotsky?

 

 

KO: Non, par bonheur! Il est possible de dire que nous renonçons à la révolution mondiale quand nous admettons de protéger le socialisme dans un pays? Après tout, l'objectif d'instaurer le communisme dnas le monde entier est notre raison d'être. Cela est un dur, inégal, processus pris au hasard. Je veux dire, avant la disparition de l'Union Soviétique, il y avait un mouvement communiste international qui était sacré et visait un objectif révolutionnaire. Il y avait plusieurs réalisations, des positions importantes étaient prises; nul ne peut nier tout cela? Mais soyons réalistes, l'argument de "l'actualité de la révolution" , a prévalu, même qu'l est  il est devenu plus fort dans l'une des périodes les plus sombres de l'histoire humaine, 1930 et 1940, est devenu apparent en Afrique, en Amérique Latine en 1960 et 1970 mais pas en Europe. Ceserait réduire les coins d'attribuer ce fait seulement aux conditions objectives. Parfois une vague révolutionnaire peut ne pas exister, le capitalisme peut  maintenir une stabilité relative , maintenant la mission des partis communistes est de conserver le choix révolutionnaire prêt et actuel.

ICP: Aujourd'hui les partis communistes marchent ensemble une fois l'an. La Rencontre Internationale des Partis communistes et ouvriers est l'effeort le plus intelligent depuis la disparition de l'Union Soviétique. Quelle est l'importance de ces rencontres? Est-il possible de générer une stratégie commune de ces rencontres?

 

KO: C'est une grande réalisation en elle-même d'avoir ces rencontres régulièrement depuis les 20 dernières années. Tous les partis, et le premier et pour la plupart le Parti communiste de Grèce, qui fait u effort et alloue des ressources pour tenir ces rencontres qui ont servi un important objectif historique. La poursuite de ces rencontres est cruciale pour toute une série de raisons: les partis qui luttent dans des conditions différentes marchent ensemble, s'écoutent et adoptent une attitude commune sur certaines questions dans ces rencontres. Toutefois, une stratégie commune ne peut être créée là. C'était que ces rencontres avaient pour objectif après tout, mais sous les circonstances actuelles, il serait vain d'espérer d'en sortir avec une commune stratégie de la rencontre des partis communistes.

 

ICP: Pourquoi pas? Y-a-t'il des différences fondamentales d'opinion?

 

KO: Il y a des différences d'opinion; c'est le plus naturel. A côté, nous ne poursuivons la même vérité à un certain moment. Les  questions sont réellement celle de  l'orientation. Les partis communistes peuvent parfois adopter des attitudes mauvaises, mais ce qui est important est d'avoir une cohérente orientation qui peut être correct, pour compenser de telles erreurs. Il n'est pas besoin de cacher cela; nous n'avons pas une orientation commune parmi des partis communistes dans le monde d'aujourd'hui.

 

ICP: Quelles sont les différences majeures dans l'orientation? Est-il possible de formuler des lignes politiques différentes?

 

KO: Il n'y a pas beaucoup de base pour faire une classification blanc-noir. Plusieurs partis ont des controverses internes qui se poursuivent, or nous pouvons observer de tels cas qu'un parti particulier change dans cette ou cette direction. C'est sûr, il y aussi des partis qui ont décidé dans des termes historiques et ceux-ci représentent une attitude dans ce respect. En essence, nous voyons deux approches fondamentales là: certains partis considèrent le socialisme comme une finalité pas comme un objectif, et identifie d'autres priorités comme leurs objectifs stratégiques, qui en certains cas est l'indépendance, la paix, la démocratie, de réduite l'hégémonie américaine ou d'autres, de construire une société laïque. D'autres partis mettent en évidence l'actualité du socialisme, rejettent les soi-diantes phases préliminaires avant la révolution socialiste. Naturellement, cela reflète une différence fondamentale elle même sur la plupart des questions, par exemple, d'importantes différences sur la politique des alliances qui émerge. Comme je l'ai dit, des variantes intermédiaires sont aussi disponibles.

 

ICP: De telles différences n'avaient pas lieu durant l'époque soviétique?

 

KO: C'est sûr, elles étaient, mais franchement, la tendance très répandue après la seconde guerre mondiale était le retrait de l'objectif de la révolution socialiste. Il est sans danger de dire que ceci a affaibli le mouvement international.

 

ICP L'Union Soviétique était-elle à la racine de ce choix?

 

KO: En partie. Mais je ne tiens pas l'Union Soviétique pour responsable de cet échec du mouvement communiste international pour épargner l'effet de la seconde internationale entièrement. Sur ce point, un fait historique est à combler.

 

ICP: Est-il possible, aujourd'hui,  de dire que certains partis ont dominé le mouvement de l'internationale communiste?

 

KO: Naturellement, il y a des partis communistes qui avaient un impact important. Si vous menez une lutte politique réelle, si vous êtes engagés dans le travail politique et théorique, si vous êtes en mesure d'allouer des ressources aux relations internationales, il n'est rien d'autre de plus naturel que vous ayez ce poids. Cependant, nul des partis communistes qui pouvaient être considérés comme des partis politiques actuels pouvaient simplement suivre. Nous avons tiré des enseignements du passé. Dans ce respect, le principal critère aujourd'hui dans les rencontres internationales zqt l'égalité entre les partis et la non ingérence dans les affaires intérieures.

ICP: Mais n'y a-t-il pas une distinction entre les petits et grands partis?

 

KO: Quels sont les critères pour faire la distinction entre les larges et les petits partis? Les résultats électoraux? C'est le plus souvent illusoire que non? Être un parti parlementaire peut signifier une réalisation révolutionnaire mais pas toujours nécessairement. Il peut être le résultat d'une tendance réformiste. Prendre les résultats électoraux comme le paramètre de base pour évaluer un parti communiste est quel chose qui est contraire au Marxisme. La position du pays dans le monde impérialiste? Notre opinion, les critères sont simples : le parti en question met-il son potentiel pour le combat pour le socialisme effectivement; est-il loyal  aux principes du Marxisme-Léninisme; maintient-il et renforce t-il  son  caractère de classe ? A part ceux-ci, il n'y a pas de larges et petits partis .

 

ICP- Que dire des partis au pouvoir?

 

KO. La position des partis au pouvoir est plutôt compliquée. Sans aucun doute, jusqu'à un certain point, considérant les conditions actuelles globales en cours, nous devons interroger leurs priorités en politique étrangère, leurs politiques économiques, objectifs sociaux, etc.. Il peut y avoir des discussions, des critiques. C'est une autre question.... Maintenant, le problème réel est d'avoir les réalisations de la politique étrangère des partis communistes au pouvoir pour éclipser le mouvement communiste international. Cela serait inacceptable; aucun des partis communistes ne peut accepter cela.

 

ICP  : Y-a t-il là une telle intention?

 

KO: Bien même qu'il n'y a pas cette intention, il y a une telle situation objective. Avec beaucoup e regret je dois admettre qu'aujourd'hui, les calculs géostratégiques se sont substitués aux réalisations du processus révolutionnaire dans le monde.  Sans tenir compte de ces désavantages du rapport des forces du pouvoir qui existe aujourd'hui dans la relation à la classe ouvrière, les partis communistes ne permettraient jamais à eux-mêmes d'être absorbés dans le courant des affaires étrangères. Maintenir la perspective de classe est essentiel pour les partis communistes. Si jamais nous perdons de vue à elle , nous sommes destinés à faire des fautes.

 

ICP: Vous avez des relations étroites avec le Parti communiste de Cuba, qui a été un parti au pouvoir pendant longtemps. Avez-vous déjà expérimenté une quelconque imposition ou désir de fournir une direction à votre parti?

 

KO: Absolument non! Nous avons établi nos relations avec les Parti communiste de Cuba quand nous étions plutôt une petite organisation politique. Nous nous sommes employés à avoir la même orientation stratégique avant encore avec celle que nous avons aujourd'hui. L'actualité du socialisme, le rejet des étapes dans le processus de la révolution socialiste etc. Nous n'avons jamais entendu  du  Parti communiste de Cuba un questionnement ou m^me une implication à interroger nos préférences stratégiques. Ils ont toujours chercher à comprendre. En fait, c'est nous qui leur  avons fréquemment demandé pourquoi ils ont poursuivi des politiques particulières et ils ont toujours répondu à nos demandes de renseignements très fortement. Nous pouvons parler en respect de notre propre expérience, et non, le Parti communiste de Cuba a toujours adopté une attitude révolutionnaire dans ses relations avec le PCT. Cela n'implique pas nécessairement qu'ils soient d'accord avec toutes nos positions. D'un autre côté je peux vous dire ceci: nous avons toujours respecté et compris les préférences de la politique étrangère de Cuba. Mais je dois ajouter que, d'une manière isolée, des pays comme Cuba ont fait des gains limités dans la construction du socialisme. Ce n'est pas seulement leur tâche, mais au final de l'analyse, un nouveau regain dans le processus révolutionnaire mondial est aussi dans l'intérêt des Cubains. A côté de cela, les partis au pouvoir ne peuvent pas déterminer le tempo, les objectifs et les instruments des luttes menées contre les pays capitalistes.

 

ICP: Que pouvez-vous dire au sujet de vos relations avec le Parti communiste de Grèce? Le TKP et le KKE ont renforcé leur collaboration dans les récentes années. Certains cercles ont l'impression que le TKP est sous l'influence du KKE.

 

KO. Nous avons maintenu une atmosphère de relation avec le Parti communiste de Grèce que l'on peut  appelr  exemplaire. C'est sûr, le voisinage de deux pays, l'histoire partagée et des similarités culturelles ont un lien à voir avec ceci. Vous pouvez ajouter l'obligation d'agir ensemble contre les hostilités provoquées par les classes capitalistes dans les deux pays et par l'impérialisme en général. Maintenant,  quel est la réelle caractéristique de nos relations avec KKE est que les deux partis agissent sur la base des priorités en termes de questions stratégiques de la lutte pour le socialisme et notre perspective dans l'histoire du mouvement communiste. Ces points partagés ont été déjà donnés; nous nous employons à percevoir les luttes de classes de la même perspective avant les relations entre nos deux partis avant qu'ils n'avaient atteint ce niveau. En fait, ce fut exactement ce qui causé nos relations à se développer; Sinon, personne ne  traîne derrière l'autre. A côté, nous ne disons pas la même chose sur toutes les questions, nous n'agissons toujours de la même manière. Mais encore, deux pays ont aussi des différences majeures en dehors de leurs similarités. Néanmoins, les partis communistes apprennent les uns auprès des autres, ils posent aussi des questions, essayent de s'écouter chacun avec l'autre. Nous avons éliminé les protocoles , la diplomatie dans nos relations.; nous bâtissons des relations fraternelles, de camarades basées sur le respect mutuel. Oui nous étudions l'expérience du riche combat , les réalisations au sein du mouvement de classe , la culture du parti de KKE et nous n'avons pas de réclamations au sujet de ceci. Je ne suis pas dans la position pour parler en leur nom, mais je suis sûr qu'ils ont aussi beaucoup à apprendre du PCT. Si votre question sous-entend en quelque sorte de "traîner derrière KKE", ce n'est même pas une matière à discussion. A la fois le KKE et le PCT sont des partis qui ont pris des leçons du passé. Notre lexique comprend solidarité, s'entraider, la critique, la compréhension, la camaraderie, lutter ensemble, mais pas d'allégeance, favoritisme, ou la construction de sectes. De plus, il est ridicule de penser que le KKE , qui a beaucoup de responsabilités à prendre en considération, prendre la responsabilité des autres partis. Nous jouons nos propres jeux, maintenant nous agissons et nous pensons ensemble sur certaines plate-formes pour avancer dans le processus révolutionnaire, ce qui est notre mission commune. C'est tout. Et nous sommes porteurs de cette forme avancée de relations à l'effet des autres partis également. Nous respectons chaque et tout parti qui soutient la lutte pour le socialisme; Ils sont nos camarades.

 

ICP: Je voudrais revenir à la question précédente; vous mentionnez des exemples où la perspective de classe a été perdue. Pouvez-vous nous donner plus d'exemples?

 

KO: Je peux vous donner un exemple qui concerne la Turquie particulièrement. Erdogan et son parti arrivent au pouvoir en 2002 avec le soutien ouvert des Etats Unis et de l'Union Européenne, plus précisément avec le soutien des monopoles internationaux. Et quels sont les arguments qu'ils ont fait valoir? La Turquie n'était pas un pays démocratique, l'armée faisait appel aux coups de feu, les Kurdes sont persécutés, et Erdogan peut changer tout ceci...Tout ce qui étaient sur la Turquie était vrai, mais ceci était rien moins qu'une justification de l'invasion de l'Irak en utilisant Sadam Hussein comme prétexte! Le PCT a essayé de mettre en garde les partis communistes au sujet de Erdogan aussi bien qu'il a pu à ce moment, mais franchement, Erdogan fut soutenu aussi bien implicitement ou explicitement par ceux qui ont dit "la démocratie avant" alors seulement peu de gens en Europe croyait que la lutte pour le socialisme est viable en Turquie. Par dessus tout, comme la perspective de certains partis qui regardent la question Kurde et perdaient de vue le Marxisme, ils avaient tendance à avoir beaucoup de sympathie pour Erdogan. Encore à reculons, ils percevaient Erdogan comme l'homme  qui solutionnerait la question Kurde. Le PCT, d'un autre côté, critiquait durement quand il déclarait " le capitalisme est incapable de solutionner aucun des problèmes fondamentaux". Et en Turquie, le PCT fut blâmé par la plupart de promouvoir le fascisme à cause de sa "position   obstinée" contre l'AKP. Maintenant, après 16 années, le PCT est encore critiqué encore une fois pour ne pas prendre partie à la coalition contre Erdogan qui comprend un rejeton du fascisme, plusieurs mouvements islamistes, des sociaux-démocrates et la gauche libérale. Tout ce désordre est le résultat de s'éloigner de la perspective de classe.

 

ICP: Mais il y a aussi ceux qui déclarent que Erdogan s'est déplacé dans le camp anti-impérialiste...

 

KO: Cet argument bizarre est une histoire tragique et comique derrière elle. Depuis 2006-2007, dans le but de traduire les ambitions régionales de la bourgeoisie turque dans les politiques étrangères, Erdogan et son parti ont pris la peine d'obtenir une partie des projets des Etats Unis d'un côté, et de gagner du prestige dans le monde Arabe d'un autre côté. Les tensions politiques maintenues devant l'opinion publique internationale  à travers une rhétorique anti-occoidentale  ont servi à cette fin. Il est même allé plus loin et a parlé qu'il " expulserait l'OTAN de la région" dans ces contacts de haut-niveau avec des officiels de pays qui ont de problèmes avec les Etats-unis . Cette démagogie a bien joué entre leurs mains non seulement dans le monde Arabe mais aussi en Amérique Latine, ; Ce qui est mauvais, même si certains partis communistes ont commencé à voir Erdogan comme un dirigeant anti-impérialiste. Il y a une grande, une grosse erreur dans cette supposition, et à la racine de cette erreur, là   se place l'illusion  de percevoir "les relations internationales" comme un domaine spécial. Croyant qu'un politicien  bourgeois peut assumer un rôle "positif" dans les relations internationales sans tenir compte de son rôle  dans son propre pays est un mythe qui toujours jette le trouble. Quand ceux qui voient Erdogan comme un "camarade" ont réalisé le rôle qu'il a assumé en Syrie, le dommage était déjà fait.

 

ICP. Je parle d'aujourd'hui. Il y a des gens d'influence qui perçoivent Erdogan comme un dirigeant anti-impérialiste.

 

KO: Si vous voyez la vie à travers l'élite de la Russie, dans les yeux de Poutine, vous pouvez penser ainsi. Avec tout le respect dû, la signification du parti ai pouvoir en Turquie, son   caractère de classe, ne change pas quand il prête lui-mêmeà celui-ci ou celui-là du camp des relations internationales, quand certains changements dans les systèmes des alliances produit ou quand il fait certaines manoeuvres comme une affaire d'éclat. En outre, je vous ai rappelé que Erdogan ne rompt pas avec l'OTAN, il négocie simplement avec elle afin de faire un choix "avantageux". Ceux qui soutiennent Erdogan aujourd'hui seront furieux encore une fois quand cette négociation passe. Le mouvement communiste ne devrait pas permettre un tel raisonnement pour le pénétrer dans ses rangs.

 

ICP: Vous mentionnez la Syrie. Est-il possible qu'une erreure similaire soit faite au cours du dénommé Printemps Arabe?

 

KO: En effet, elle est! Personne ne saurait nier la colère des masses laborieuses contre la pauvreté et la corruption durant le Printemps Arabe:elle était jsute et légitime;Cependant, il était clair depuis le début que la rage qui était déversée dans les rues était manipulée par les centres impérialistes, et là il n'y avait pas du tout  révolution aucune. Malheureusement, certaines analyses faites durant les phases initiales du Printemps Arabe au nom de notre mouvement communiste étaient incroyables. Elles sont maintenant oubliées, mais aussi longtemps que la perspective de classe est abandonnée, aussi longtemps que ses soi-disantes solutions et polarisations au sein du capitalisme deviennent le principal agenda politique des communistes, rien mais de fraîches erreurs seront à notre direction.

 

ICP: Cela implique-t'il plus de division?

 

KO: Pas exactement!   Les partis communistes peuvent prendre des positions opposées stratégiquement, qui rendraient les divisions inévitable. Mais actuellement,  l'intégrité flasque (qui est la situation présente) serait maintenue; la discussion, l'échange des idées et opinions, le transfert de expériences et de la solidarité continueraient. De plus, nous garderons en mémoire que les partis politiques ont un caractère dynamique et subiront certaines transformations. D'autres partis ont à présent une position sur le papier, mais il est difficile de dire qu'ils sont engagés dans un travail politique. Le principe de l'égalitarisme et de la non-ingérence  prévaudraient à ce moment là. Toutefois, il y a une différence entre non-ingérence dans les affaires intérieures et d'ajouter foi à une absence de vertu en soi telle que "je sais ce qui se passe dans mon pays de mieux ". Il n'y a pas autre chose; une telle approche explicitement implique la métaphysique. Nous devons discuter respectueusement, se critiquer; apprendre à écouter l'autre. Les partis qui sont proches les uns des autres sont déjà aller ensemble sur plusieurs plate-formes. Il y a de telles entités en Amérique Latine, il y a le parti de la gauche européenne, etc. Le PCT participe également à l'initiative communiste européenne, à la Revue internationale communiste. Mais cela ne constitue pas obstacle pour nous d'établir des relations internationales avec d'autres partis , ou de participer à d'autres plate-formes. la prochaine période sera difficile, mais chaque chose sera meilleure.