PARTI ALGÉRIEN POUR LA DÉMOCRATIE ET LE SOCIALISME
Journée internationale du Premier Mai
- Renforcer les liens de solidarité internationaliste du prolétariat mondial dans son affrontement avec le capitalisme et l’impérialisme
- Renforcer la mobilisation de la classe ouvrière algérienne sous toutes ses formes
- Elever son niveau de conscience pour un rôle progressiste décisif dans le mouvement populaire en le mettant a l’abri de la manipulation par les forces de l’ultra-réaction et de l’ingérence impérialiste
La bourgeoisie monopoliste mondiale a lancé une offensive en règle contre les conquêtes sociales de la classe ouvrière et ses liens de solidarité syndicale et politique internationale, sous le prétexte des mesures sanitaires pour endiguer la pandémie du Covid. Partout les capitalistes exploitent la situation pour licencier les travailleurs et empocher les aides de l’Etat. Les inégalités se sont creusées, le nombre de milliardaires et leur part dans les revenus se sont accrus de façon scandaleuse. Le terrain de la concurrence a été nettoyé pour de nouvelles concentrations du capital au profit des vainqueurs. Dans une situation caractérisée par les pressions pour empêcher les manifestations et les protestations de masse, par les encouragements prodigués aux nervis fascistes et chauvins contre les immigrés, les Etats impérialistes occidentaux ont poursuivi leur politique d’ingérence, de menace et de sanctions économiques pour sauvegarder et étendre leur zone d’influence au Moyen Orient, le long des frontières avec la Russie, en mer de Chine, en Amérique latine, etc. La bataille entre rivaux s’est aiguisée pour hausser les taux de profit. La classe ouvrière, les couches sociales marginalisées sont brutalement atteintes dans leurs conditions d’existence les plus élémentaires. Malgré ces conditions difficiles, la classe ouvrière et la jeunesse ne se laissent pas faire. Leur combativité n’a pas été amoindrie ni par les intimidations ni par les tentatives de division sur des bases racistes et religieuses.
En Algérie, la paupérisation frappe durement les travailleurs tandis qu’une minorité d’exploiteurs et d’affairistes accumule de grosses masses d’argent à la faveur de l’expansion de la pandémie du Covid et des mesures de confinement. Des dizaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi en un an, grossissant l’effectif de ceux qui ont été mis à la porte depuis 2015 suite à la baisse des dépenses d’ équipement publiques de l’Etat et à l’absence totale d’investissement industriel dans les secteurs stratégiques de production des moyens de production depuis les années 1980. Les jeunes et les diplômés des universités en proie à un chômage massif forment l’essentiel des cortèges des manifestations hebdomadaires contre le pouvoir malgré les opérations de détournement de leur mécontentement par les forces ultra-réactionnaires. Le pouvoir d’achat des travailleurs dégringole suite à la dévaluation continue du dinar et au monopole exercé dans le secteur agro-alimentaire et dans celui de la collecte et de la distribution des fruits et légumes par une poignée d’oligarques. La flambée des prix des produits alimentaires de base tels que la pomme de terre, les oeufs et le poulet, a réduit la ration alimentaire de la grande masse du peuple. Les grèves de plus en plus nombreuses contre la chute du pouvoir d’achat et l’arbitraire patronal sont légitimes dans une situation marquée par l’accroissement des inégalités de classe et la politique économique d’un pouvoir favorable aux nantis.
En ce ramadhan, les files commencent à s’allonger dès 13 heures devant les restaurants de la « rahma ». La bourgeoisie et son pouvoir font tout pour transformer de larges pans des couches démunies en quémandeurs de la « bonté » des « bienfaiteurs », lesquels se façonnent une image de sainteté en offrant ostensiblement un millième de leur fortune. Cet argent n’est qu’une fraction ridicule des impôts qu’ils auraient dû payer si les gouvernants les avaient pris à la gorge au lieu de les féliciter dans les discours officiels comme les sauveurs des pauvres. Les pénuries sont organisées par les importateurs, les fabricants, les gros intermédiaires et par de nombreux commerçants qui manifestent de cette façon leur force face à un pouvoir qui feint d’exiger la facturation des actes commerciaux pour faire croire qu’il est au-dessus des classes. Mais il ne s’agit que d’une mise en scène. Il ne fait rien dans la pratique pour limiter les surprofits des affameurs.
Le virus et le confinement ne sont pas la cause fondamentale de cette situation scandaleuse. Cette cause se trouve dans la nature même du système économique et social existant, du régime politique qui le coiffe et le consolide contre les intérêts des masses populaires. Quoi que disent les propagandistes de la bourgeoisie pour la disculper de ses responsabilités en attribuant les causes de la crise à une économie qualifiée de « rentière », ce système est d’abord un système capitaliste. C’est le capitalisme qui est à l’origine des inégalités insupportables avec ses antagonismes de classe et l’impasse à laquelle il a conduit. Le pouvoir défend par ses actes quotidiens les intérêts de la classe formée par les propriétaires d’usines qui bénéficient depuis des années de cadeaux fiscaux de toutes sortes sans contribuer en rien à une véritable industrialisation, les grands possédants de terres qui ne payent pas d’impôts, sont gavés de subventions et pressurent les consommateurs de produits agricoles, les propriétaires immobiliers aidés par le gouvernement et auxquels les locataires versent plus de la moitié de leur salaire pour se loger, les grands détenteurs de la masse monétaire d’argent dont le volume grossit mois après mois grâce à l’inaction du régime, les éléments parasitaires de l’Etat qui exploitent leur position pour piller les richesses du pays et arranger les affaires de leurs associés dans le secteur privé, etc. C’est une minorité qui domine la très grande masse du peuple. Les miettes qu’il distribue aux démunis sous forme de subvention du pain et du lait pour désamorcer leur révolte contre les injustices ne changent rien à la nature de classe de ce régime. La chute des recettes pétrolières n’est pas non plus la cause essentielle de la misère de la classe ouvrière, des salariés, de la petite paysannerie et des couches laborieuses du pays. Les oscillations du prix du pétrole à la hausse ou à la baisse, conséquence de l’anarchie qui règne sur le marché capitaliste mondial des hydrocarbures, anarchie combinée à la volonté des Etats impérialistes les plus puissants de monopoliser, dominer et contrôler les sources de production de pétrole et de gaz, étaient prévisibles. Leurs conséquences sont maîtrisables si le régime avait été l’émanation des classes populaires. Il aurait utilisé les revenus pétroliers pour développer une base économique solide, atténuant les effets de leurs fluctuations, en s’appuyant sur la prédominance d’un secteur public géré et contrôlé de façon démocratique dans le cadre d’une économie planifiée et d’une stratégie de développement ayant pour objectif le socialisme. Mais, pendant des décennies, depuis 1980, la bourgeoisie, les groupes bureaucratiques de l’appareil d’Etat anti-ouvrier et les fractions voraces des couches moyennes ont dilapidé d’énormes masses de revenus dans l’importation massive de biens superflus, la construction de bâtisses somptueuses, et la fuite des capitaux à travers la surfacturation des importations, le tout aux dépens de l’investissement productif structurant.
Travailleurs, petits fellahs, petits artisans, jeunes chômeurs,
Les communistes organisés dans le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme considèrent que vos difficiles conditions d’existence, leur détérioration continue ne peuvent être surmontées que par des changements profonds dans la nature de l’Etat. Mais des changements de quelle nature?
Le mouvement populaire né en février 2019 a abouti seulement à la mise en prison de quelques oligarques et de responsables politiques dont le « tort » fut de narguer le peuple en puisant sans vergogne dans les caisses de l’Etat. Ils avaient pensé que le silence du peuple les autorisait à régenter le pays pour l’éternité sans avoir à rendre de compte à personne. Ils ont été sacrifiés pour sauver de la colère populaire la domination des fractions bourgeoises contrôlant les leviers principaux de l’Etat. Le système répressif au service des classes possédantes est cependant toujours en place.
Le chemin qui mène à l’instauration d’une république des travailleurs et des masses populaires reste à parcourir. Il est parsemé d’obstacles. Pour prendre l’initiative historique, neutraliser les classes exploiteuses et parasitaires, préserver l’unité du territoire menacée par les intrigues impérialistes, la classe ouvrière, l’ensemble des travailleurs et leurs alliés dans la petite paysannerie et les couches sociales qui vivent de leur labeur, ont besoin de mots d’ordre précis au plan des intérêts de classe et des conflits qui opposent exploiteurs et exploités.
Le régime a même renforcé les moyens répressifs pour venir à bout de l’immense espérance de février 2019. Il a tiré prétexte de la présence incontestable dans ce mouvement d’éléments liés à l’impérialisme. Mais lui-même que fait-il d’autre si ce n’est de satisfaire les revendications croissantes des Etats impérialistes au risque de plonger un jour ou l’autre le pays dans une situation inextricable? Il a multiplié les cadeaux économiques en faveur de toutes les couches de la bourgeoisie et de larges catégories de la petite-bourgeoisie pour élargir ses assises sociales tout en gardant en main les leviers principaux de l’Etat. Il a revu la loi sur les hydrocarbures et la règle du 51/49% pour gagner les faveurs des puissances impérialistes tout en continuant à manier un langage nationaliste en direction des citoyens. Il consolide ses liens avec les forces politiques rétrogrades comme en témoigne la montée de la persécution de la libre pensée sur les questions religieuses.
De l’autre côté, diverses forces qui prennent soin de ne pas dévoiler leurs véritables intentions politiques et sociales de classe tentent de placer le mouvement populaire sous leur contrôle. Elles poursuivent des buts opposés aux aspirations de la classe ouvrière et de l’ensemble des travailleurs. Elles expriment les intérêts de fractions de la bourgeoisie et des catégories réactionnaires de la petite-bourgeoisie, non représentées dans le pouvoir d’Etat. S’appuyant sur des partis d’opposition et de nombreux journaux, sur des réseaux à façade religieuse, sur les liens tissés aussi bien avec les monarchies rétrogrades que sur les Etats impérialistes occidentaux, ces fractions s’efforcent d’orienter le mouvement populaire en fonction de leurs intérêts de classe. Elles tentent, selon l’évolution du rapport des forces, soit d’évincer complètement du pouvoir les fractions qui le contrôlent depuis des décennies au nom d’une prétendue « légitimité historique » soit d’arracher leur représentation à part égale avec ces fractions dans le pouvoir. Ces fractions ont de grandes capacités économiques d’action mais sont divisées en courants islamistes, « modernistes », régionalistes, luttant pour l’hégémonie. Le dénominateur commun sur le plan tactique de leurs nouveaux leaders politiques est de voiler leurs intérêts et leurs objectifs réels en tant que classe exploiteuse et affairiste parasitaire, au même titre que celles qui détiennent le pouvoir. Elles avancent masquées tant qu’elles sont dans l’opposition, pour tromper la classe ouvrière et les travailleurs, qui représentent ensemble les trois quarts de la population, pour utiliser leurs capacités combatives et arriver grâce à cela au pouvoir. Après quoi elles les mèneront sous une trique impitoyable au nom de la « légitimité démocratique » acquise par les luttes et de « l’Etat de droit ». Les groupes ultra-réactionnaires qui ont de tout temps utilisé l’Islam sont liés aux pays du Golfe, et à Erdogan. Ils travaillent également de concert avec les puissances impérialistes malgré leur verbiage sur leur combat contre les « koufar » de l’Occident. Les illégaux tels que Rachad, appuyés par la chaine islamiste Al Magharibia qui émet à partir de l’étranger, de même que les partis islamistes légaux, de Makri, Djaballah, Bengrina, etc., veulent instaurer un Etat drapé sous l’étendard religieux. Comme partout où il a été érigé, cet Etat réprimera avec férocité les luttes ouvrières anti-capitalistes au nom de l’argument fallacieux selon lequel Dieu a réparti les croyants en classes, en riches et en pauvres, ordonné l’obéissance aux maîtres et averti les « envieux », discours qu’on entend aujourd’hui même à la chaine de TV officielle.
Travailleurs, jeunes chômeurs,
Les puissances impérialistes ont plusieurs fers au feu. Elles travaillent avec les fractions bourgeoises du pouvoir ainsi qu’avec celles qui sont dans l’opposition, avec les « modernistes », les islamistes, les régionalistes comme avec les « nationalistes » qui sont tous d’accord avec la perpétuation des rapports d’exploitation.
Prendre le contrôle des hydrocarbures, insérer l’ANP dans leurs organisations agressives et expansionnistes, dans leurs conflits avec les puissances rivales, en faire une force supplétive pour le contrôle de la région, intégrer l’Algérie dans leurs zones d’influence, remodeler toujours plus les lois économiques et sociales pour réduire les impôts sur leurs sociétés, assujettir complètement le système économique à leurs intérêts exclusifs mondialisés sans égard pour les intérêts généraux du pays, prendre appui sur la bourgeoisie interne pour renforcer l’exploitation de la classe ouvrière en s’attaquant aux salaires, au système des retraites, aux droits syndicaux, au droit de grève, précipiter la ruine des petits fellahs et les transformer en prolétaires exploitables à merci par les multinationales, etc., tels sont les objectifs de l’impérialisme et de ses alliés internes dans le pouvoir ou dans l’opposition. Telles sont les questions que les représentants conscients du prolétariat algérien doivent faire discuter dans le mouvement populaire en repoussant fermement les prétentions des figures de la droite hyper médiatisée comme Tabbou, Drareni, Bouchachi, etc., à étouffer les aspirations des travailleurs au prétexte que le moment n’est pas opportun pour les poser, qu’il faut d’abord dégager les tenants du pouvoir. « Après, tout sera facile » assurent-ils, prenant les travailleurs pour des naïfs que l’on peut mener par le bout du nez.
Les travailleurs ne peuvent marquer le mouvement populaire de leur empreinte politique de classe, ne peuvent instaurer un pouvoir conforme à leurs aspirations politiques et sociales, un Etat à l’aide duquel ils s’affranchiront de l’exploitation capitaliste, que s’ils sont organisés, que s’ils luttent pour leurs intérêts en utilisant toutes les formes d’action, que s’ils ne permettent pas aux éléments bourgeois de leur dicter leur ligne de conduite, que s’ils évincent ces classes du pouvoir et barrent la route à d’autres fractions exploiteuses qui veulent seulement les remplacer sous le sceau de la virginité politique.
La classe ouvrière doit pour cela forger son parti marxiste-léniniste révolutionnaire, ses syndicats de classe, de masse, démocratiques, unitaires et internationalistes, rassembler autour d’elle les couches sociales alliées victimes de la domination capitaliste et impérialiste. C’est la condition de l’accumulation des forces nécessaires à la création des facteurs de la révolution socialiste. Elle doit combattre énergiquement les forces qui tentent de la diviser en opposant entre eux Arabes, Kabyles, Chaouis, Touaregs, Mozabites, en jouant sur les préjugés contre les femmes, en créant des diversions sur les questions religieuses par des attaques contre la liberté de conscience et d’opinion. Elle doit écarter les mots d’ordre qui font le jeu de l’impérialisme à la recherche du moindre prétexte qui favoriserait ses plans. En particulier ceux qui créent de faux clivages tel que le dangereux slogan d’« Etat civil et non Etat militaire », dans un contexte international où toutes les forces populaires de progrès doivent faire face dans l’union à l’agressivité impérialiste déchaînée aux quatre coins de la planète.
Les travailleurs se battront pour un front démocratique populaire anti-impérialiste civil et militaire solide et uni contre les forces de la corruption, de l’exploitation et de l’oppression, contre les valets des ingérences impérialistes et de la destruction de l’intégrité du territoire national.
Ils se battront pour le renforcement des liens de solidarité avec la classe ouvrière internationale, avec les peuples de la région en proie aux ingérences impérialistes, au Sahel, en Libye, en Syrie, en Irak, en Iran, en Ukraine, pour les droits du peuple palestinien, du peuple sahraoui, pour la solidarité avec le peuple cubain et vénézuélien, pour la paix dans le monde, pour le démantèlement des bases militaires étrangères, pour le désarmement nucléaire.
Vive le socialisme!
Vive le 1er Mai, journée de l’internationalisme prolétarien!
PADS
1er mai 2021