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Le lien

PADS, Algérie, Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, Parti des communistes d'Algérie

Algérie: Révision constitutionnelle - une nouvelle mascarade

Publié le 2 Juin 2014 par Lien-pads in 1- ALGERIE - Politique

Ci-dessous une déclaration du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme consacrée à la révision constitutionnelle:

Les propositions d'amendement de la Constitution présentées par le chef de l'Etat ne s'inscrivent dans aucun processus réel ni dans aucune volonté de démocratisation de la vie politique du pays. Au plan de leur contenu, elles ne reflètent pas les attentes et les aspirations des forces de progrès au sein des travailleurs et des masses populaires. Elles visent seulement à préserver les intérêts communs des différentes couches sociales parasitaires qui dominent le pays, à les protéger contre les conséquences incontrôlables des divergences au sommet. Au plan de la démarche retenue pour les faire adopter, le régime n'envisage aucun débat public véritable, ni aucun référendum dont le principe même n'est pourtant pas une garantie démocratique. Comme il l'a fait précédemment, lors de la levée du nombre de mandats présidentiels, le pouvoir fera adopter ses amendements par son parlement et son sénat. Ces organes ne représentent pas l'opinion de la grande masse des citoyens. Ils ont été constitués à l'issue d'une abstention massive des électeurs et de la fraude électorale. Comme chacun sait, ces organes ne sont que simples caisses d'enregistrement des décisions du régime.

 

Le but principal de ces amendements est de "légaliser" des solutions de compromis au sein du régime pour gérer l'invalidité du chef de l'Etat en attendant qu'il termine le nouveau mandat qu'il vient  d'entamer ou qu'il se retire de la présidence du pays. L'amendement principal que le chef de l'Etat propose consiste à déléguer une partie de ses pouvoirs au chef du gouvernement. Il demeurera seul habilité à le nommer ou à le démettre au gré du rapport des forces qui s'établit entre les différents clans du régime.

 

A l'occasion de cet amendement principal, les coups de force anti-démocratiques du régime seront entérinés. Le pouvoir va constitutionnaliser les coups qu'il a portés ces dernières années, à travers  diverses lois scélérates, à la liberté de culte, de presse, d'expression, d'organisation en partis, d'association et de manifestations. Les libertés démocratiques proclamées dans la Constitution ont été vidées de leur contenu. Les amendements proposés renvoient aux lois déjà adoptées ou à faire adopter. Par ces tours de passe-passe grossiers, le régime s'octroie, comme il l'a toujours fait, la prérogative d'annuler les droits démocratiques des citoyens. A quoi sert une constitution si les libertés formellement reconnues doivent s'exercer "dans le respect de la loi"? Est-ce la loi qui doit se conformer à la Constitution ou l'inverse?

 

 

Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme dénonce le simulacre de consultations politiques en cours pour donner une légitimité de façade à cette mascarade de révision de la Constitution.

 

Il dénonce le bavardage démagogique du régime sur l'introduction de nouveaux articles pour soi-disant étendre les droits démocratiques des citoyens alors que les droits reconnus dans les textes sont systématiquement bafoués. Les équipes dirigeantes n'ont que les mots d' "Etat de droit" et de "droits de l'homme" à la bouche. Dans la pratique, elles ne respectent pas leurs proclamations et violent systématiquement les quelques libertés démocratiques que le régime a reconnues ou fait voter pour la forme depuis plus de 20 ans.

 

Après les émeutes de janvier 2011, le pouvoir avait promis des réformes démocratiques et lancé des consultations. Cette promesse s'est avérée un pur mensonge. Les textes de loi sur les partis, les associations, l'information ont été révisés dans le sens d'un plus grand étouffement des libertés démocratiques et d'un renforcement du contrôle du pouvoir sur les activités des citoyens.

 

Le PADS rejette l'opération de rapiéçage de la Constitution par le régime en place. Il considère que dans le contexte actuel le régime politique qui peut assurer une meilleure représentation des travailleurs est le régime parlementaire, à chambre unique, élu à la proportionnelle, exerçant pleinement ses pouvoirs, avec un gouvernement formé par le parlement et responsable devant lui.

 

Mais le régime le plus démocratique est celui que rendront possible l'abolition de la propriété privée des moyens de production, la suppression des rapports d'exploitation. 

 

Dans tous les cas, il n'y a rien à attendre d'un tel régime. Aucune amélioration ne peut être obtenue par les travailleurs et les couches sociales populaires sur le plan politique et sur le plan social et économique sans un combat quotidien organisé pour réaliser des ruptures radicales avec le régime actuel. Ce régime n'est que l'émanation des couches affairistes, parasitaires et exploiteuses de la société. 

 

Il appelle les travailleurs à se battre, à renforcer leurs luttes pour l'avènement d'une véritable république démocratique sous leur direction et en alliance avec la paysannerie laborieuse et les couches intermédiaires qui vivent de leur travail. Une république qui s'attaque à la base économique des privilèges, de l'exploitation et de la dépendance à l'égard de l'impérialisme, ouvrira la voie au socialisme.

 

PADS

29 mai 2014