- Dans les changements dont le pays a besoin
- Dans la construction d'un Front solide face aux dangereuses intrigues de l'impérialisme et aux actions trompeuses de l'opposition ultra-libérale
Les luttes des travailleurs, des jeunes, des chômeurs se sont intensifiées depuis le début de l'année dans notre pays pour une plus juste redistribution du revenu national. Des grèves, des marches, des occupations de la voie publique d'une ampleur sans précédent secouent le pays. Les travailleurs n'acceptent plus que les ressources pétrolières ne profitent qu'à une minorité de riches, de trafiquants et de responsables corrompus. Toutes les corporations de la fonction publique ont fait entendre leur voix pour arracher des augmentations de salaires. Les jeunes étudiants rejettent les décisions engageant leur avenir qui ont été prises en application de directives dictées par l'Union européenne sans qu'ils ne soient consultés. Ils ont mené des luttes admirables, malgré les bastonnades, pour contraindre les autorités au dialogue. Même les gardes communaux et les groupes de légitime défense se sont mis en mouvement. Ils ont occupé des jours durant la place des Martyrs pour arracher du gouvernement la reconnaissance de leurs droits sociaux. C'est grâce à eux que les menées des islamistes armés avaient été mises en échec.
Les travailleurs des secteurs productifs demeurent dans leur très grande majorité les plus mal payés, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Les capitalistes abusent des contrats à durée déterminée pour entretenir la résignation et la terreur sociale. Dans le secteur public, les dirigeants opposent systématiquement aux revendications des travailleurs le chantage à la menace de fermeture de leurs usines. Malgré cet ignoble chantage, la tendance est marquée par le développement de leurs luttes.
Ce qui inquiète au plus haut point les différents clans de la bourgeoisie compradore, affairiste et exploiteuse, leurs hommes dans le pouvoir de même que les impérialistes, ce sont la montée du mécontentement populaire, l'exigence largement partagée au sein des masses populaires d'en finir avec les inégalités sociales, de mettre fin à la mainmise d'une minorité sur les richesses du pays, d'orienter l'utilisation des recettes pétrolières vers un développement véritable, d'arracher les libertés démocratiques bridées depuis 20 ans au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, de porter à la tête des institutions des représentants démocratiquement élus des aspirations des travailleurs. Des fractions de la bourgeoisie ultra-libéraleont engagé une lutte pour éliminer les personnalités discréditées du régime afin d'empêcher la transformation de ce mécontentement général en une révolution démocratique populaire qui confisquerait les fortunes acquises par la corruption et l'accaparement des biens de la nation, qui s'attaquerait aux privilèges accumulés par une minorité d'oligarques depuis le tournant déclaré vers le capitalisme à la fin des années 1980. Les puissances impérialistes cherchent à exploiter ce mécontentement pour accentuer leur influence sur l'Algérie, s'emparer de ses richesses pétrolières, y installer des bases militaires à partir desquelles elles pérenniseront leur mainmise sur l'Algérie et contrôleront de vastes zones de l'Afrique.
Une alliance antinationale de fait s'est tissée entre l'impérialisme, l'opposition bourgeoise ultra-libérale et des fractions importantes du régime prêtes à toutes les compromissions pour conserver leurs privilèges. L'agression de la Libye par les pays impérialistes s'inscrit dans un plan de recolonisation des Etats disposant de richesses naturelles et pétrolières importantes. Elle prépare le terrain à une attaque contre l’Algérie sous divers prétextes. Par sa politique anti-populaire, par ses méthodes antidémocratiques, par ses compromissions avec les courants obscurantistes, par ses concessions aux exigences de l'impérialisme - ajustements structurels, accord de partenariat avec l'Union européenne, complaisance devant les ingérences ouvertes des puissances impérialistes et de leurs ambassadeurs, etc. - le régime algérien a créé toutes les conditions favorables à une intervention étrangère dans les luttes internes.
Les travailleurs qui ont le plus à perdre dans ces manoeuvres doivent s'organiser et se battre pour assumer un rôle essentiel dans la mise en échec de leur plan.
La question est : révolution en vue d'instaurer un Etat démocratique populaire, patriotique et antiimpérialiste ou contre-révolution bourgeoise, antinationale, inféodée à l'impérialisme et au néo-colonialisme?
Il appartiendra aux travailleurs de jouer un rôle non seulement moteur mais dirigeant dans cette bataille cruciale, dans l'alliance indispensable avec la paysannerie laborieuse et les couches intermédiaires qui vivent de leur travail manuel et intellectuel, sans quoi les couches sociales instables n'hésiteront pas à marchander l'indépendance du pays et à plonger les populations laborieuses dans une détresse sociale plus grande.
Ce rôle dirigeant ne peut être assumé que par le renforcement du parti des communistes, le PADS, par les ouvriers les plus combatifs et les plus conscients, les intellectuels et la jeunesse révolutionnaires. C'est à cette condition qu'un front patriotique et antiimpérialiste se construira et pourra opposer aux plans impérialistes une barrière indestructible
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(éditorial du Lien n°110 du 8 septembre 2011)