A l'issue de la 15 ème rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers qui s'est tenue à Lisbonne du 8 au 10 novembre 2013, 56 partis ont adopté une motion intitulée "La situation mondiale et la lutte des ouvriers et des peuples du monde". Le Parti Algérien pour la Démocratie et le socialisme et d'autres partis également n'ont pas signé cette motion. Pour expliciter les raisons qui ont motivé sa position le Parti Algérien pour la Démocratie et le socialisme a adressé le 23 novembre 2013 ses remarques et critiques sur le contenu de cette motion au Parti communiste Portugais, organisateur de la 15 ème rencontre internationale. Nous publions ci dessous, la motion adoptée et à la suite les critiques présentées par le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme.
1. M O T I O N
LA SITUATION MONDIALE ET LA LUTTE DES OUVRIERS ET DES PEUPLES
La profonde crise du système capitaliste, et ses terribles conséquences pour les ouvriers et les peuples, continue de dominer la situation internationale.
La crise, qui est le produit des contradictions du système et qui a confirmé les lois fondamentales de la politique économique Marxiste-Lénininiste, a rendu plus claire la véritable nature du capitalisme : un système profondément exploiteur, oppresseur et agressif. La crise a confirmé les limites historiques du capitalisme et elle souligne les profonds changements anti-monopolistes et anti-capitalistes, tout comme la pertinence du Socialisme comme véritable alternative au capitalisme.
Le grand capital financier et les gouvernements à son service cherchent à émerger de la crise que leur propre système a créée à travers une brutale offensive pour intensifier l'exploitation des ouvriers et le pillage des autres classes et couches, pour soumettre des peuples et des pays, pour piller la richesse de la planète.
Les masses populaires souffrent des brutales chutes de leur niveau de vie et de leurs droits. La pauvreté, et même la faim, deviennent plus répandues et sans cesse affectent les nombreux centres du système capitaliste. Il y a une régression continue aux dimensions de la civilisation. Dans le même temps, la centralisation et la concentration du capital atteint des niveaux sans précédent et les Etats ont utilisé la distribution des subventions pour épauler les dettes du grand capital financier, qui continue d'accumuler des profits même dans les moments les plus aigus de la crise. La transformation de la dette privée en dette publique sert ainsi comme prétexte pour déclencher des attaques plus brutales contre les salaires et les emplois et contre les principales conquêtes sociales dans les domaines des droits des ouvriers, de protection de la santé, de la sécurité sociale et de l'éducation; qui ont été arrachées au cours des décades de luttes et avec la contribution décisive des principales révolutions du 20 ème siècle.
La crise intensifie la lutte pour les marchés, les sources de matières premières, les sphères d'influence et, au sein du contexte de la coopération de classe contre les travailleurs et les peuples. Elle augmente les rivalités et contradictions entre impérialistes, accélérant le militarisme et les guerres, les agressions et interventions qui ont toujours caractérisé le stade du capitalisme-impérialisme, et qui sont l'expression la plus terroriste des politiques des USA.
Tous ces événements convergent à créer une situation internationale qui est remplie de dangers et qui, dans le contexte de la prédominance du système capitaliste, peut mener à de nouveaux conflits aux proportions majeures. C'est pourquoi il est nécessaire de renforcer le front des forces anti-impérialistes. Les peuples ne doivent jamais oublier cela, au 20 ème siècle, le capitalisme est à l'origine des deux d principales tragiques guerres mondiales .
L'offensive globale du grand capital financier est inévitablement accompagnée par le renforcement de la composante du système autoritaire et répressive. L'attaque contre les droits démocratiques, le renforcement des mécanismes répressifs, la prolifération des assassinats extra-judiciaires (principalement avec les drones), les kidnappings et les détentions, la généralisation d'une surveillance universelle, la torture, la promotion des mouvements fascistes et racistes, tout comme du fondamentalisme religieux et la férocité anticommuniste, sont tous des expressions du capitalisme en profonde crise, qui cherche à répondre à sa propre crise au moyen de la force et de la violence brutale.
Mais si l'offensive de l'impérialisme est une réalité, le sont aussi également la lutte et la résistance des ouvriers et des peuples. Les Partis communistes et ouvriers réunis à leur 15 ème Rencontre Internationale:
Expriment leur solidarité :
* avec la lutte de la classe ouvrière et les travailleurs de tous les continents, dans la défense de leurs niveaux de vie, contre l'exploitation capitaliste, pour leurs droits sociaux et au travail;
* avec la lutte des autres classes et couches sociales qui sont aussi les victimes des politiques de concentration de la richesse entre les mains du grand capital, principalement au moyen des structures supranationales telle que l'Union Européenne;
* avec la lutte des peuples qui sont victimes des guerres et agressions impérialistes, qui combattent l'OTAN et les autres structures militaires de l'impérialisme, dans la défense de l'indépendance nationale et de la souveraineté et pour le droit de choisir leur propre cours de développement, libéré des ingérences impérialistes.
S'engagent à multiplier leurs efforts et de lutter pour:
* renforcer le mouvement de la classe ouvrière, le mouvement des syndicats de classe et la lutte de masse;
* construire des larges alliances sociales qui peuvent contribuer à la lutte contre le grand capital, contre les guerres et agressions impérialistes, pour la paix, pour les droits sociaux et nationaux des peuples, contre le capitalisme, pour le Socialisme;
* assurer les droits et libertés démocratiques fondamentaux, le combat contre le fascisme, le racisme et le fondamentalisme religieux, l'anticommunisme;
* renforcer leur coopération propre et leur action commune et convergente qui, ensemble avec leur enracinement dans la réalité de leurs propres pays, sont les garanties les plus solides pour accomplir nos buts révolutionnaires.
II. REMARQUES ET CRITIQUES DU PADS DE LA MOTION
Le PADS ne peut approuver la Motion sur la situation internationale et la lutte des travailleurs et des peuples, adoptée à l'issue de la 15 è Rencontre Internationale des PCO. Cette Motion est marquée par des lacunes et des imprécisions. Elle est en grand décalage par rapport aux besoins de clarification des objectifs que le mouvement communiste doit se fixer dans la lutte effective pour le renversement du capitalisme, à l'échelle de chaque pays et à l'échelle mondiale. La recherche à tout prix du consensus au sein du mouvement communiste et ouvrier international, le contournement des divergences de vue, peuvent créer un semblant d'unité. Mais ils ne favoriseront pas le renforcement réel de notre mouvement pour l'accomplissement des tâches historiques qui sont sa raison d'être: l'émancipation de la classe ouvrière, l'abolition des rapports d'exploitation et d'oppression, l'avènement de la société communiste.
1/La motion souligne à juste titre "La crise profonde du capitalisme et ses terribles conséquences" en tant que "système profondément exploiteur, oppresseur et agressif" mais ne conclut pas à l'exigence :
- de rappeler qu'elle trouve sa source dans la contradiction insurmontable entre le caractère social de la production et le caractère privé de la propriété des moyens de production, de la contradiction antagonique entre le capital et le travail;
-de souligner avec netteté la nécessité pour les partis communistes de coordonner leur lutte contre la bourgeoisie, d'intensifier leur travail de propagande au sein de la classe ouvrière et l'organisation de ses éléments les plus conscients autour des objectifs, économiquement mûrs dans tous les pays impérialistes et de nombreux autres pays, de la révolution socialiste, de l'avènement d'un pouvoir aux mains de la classe ouvrière et de ses alliés, de l'expropriation des capitalistes, de la socialisation des grands moyens de production.
Le mouvement communiste international ne peut se limiter seulement à affirmer que le socialisme est l'alternative. Notre activité sur tous les plans doit être tendue vers la préparation des conditions subjectives de la révolution socialiste, à lier notre travail pour cet objectif et les tâches autour de mots d'ordre intermédiaires reflétant les circonstances concrètes, dans chaque pays, qui entraînent les travailleurs dans la lutte de classe contre la bourgeoisie, élèvent leur niveau de conscience et les aguerrissent pour affronter les batailles de classe décisives à venir.
2/La Motion omet de tirer de l'accentuation de la crise du système capitaliste la conclusion de la nécessité :
-de mener un combat politique et idéologique sans merci contre la sociale-démocratie afin de la démasquer auprès des travailleurs en tant que tendance étroitement lié à la défense du capitalisme et aux guerres d'agression contre les peuples, en tant que machine politique soutenue par la bourgeoisie pour tromper les travailleurs, retarder ou les empêcher de prendre conscience que le renversement de l'ordre capitaliste est à l'ordre du jour des luttes de classe;
- de combattre les différents courants opportunistes de droite comme de gauche qui agitent la bannière du socialisme mais, dans les faits, cherchent des prétextes pour renvoyer à un horizon indéterminé le mot d'ordre de révolution socialiste, qui sapent les partis communistes, travaillent à les diluer dans de grands ensembles dits "de gauche" impuissants, trompeurs et instrument du statut quo de classe, refusent en fait les enseignements du marxisme-léninisme sur la nécessité du parti révolutionnaire en tant qu'état-major de la lutte pour le renversement du capitalisme, son caractère de classe, ses alliances avec les couches intermédiaires populaires qui vivent du fruit de leur travail pour accomplir ce renversement de classe.
3/La Motion fait la distinction entre le grand capital financier et les "autres classes et couches sociales" sans préciser de quelles classes il s'agit. Elle crée des confusions qui auront pour conséquences de fausser la tactique à suivre par le mouvement communiste international pour préparer la révolution socialiste.
Cette distinction conduit - de fait, qu'elles que soient les intentions - à placer dans le même camp les couches intermédiaires qui vivent de leur travail, notamment la petite paysannerie, et les groupes de la bourgeoisie qui ne font pas partie du grand capital financier.
Elle peut nourrir des analyses et interprétations selon lesquelles les fractions de la bourgeoisie qui ne font pas partie du grand capital financier peuvent être dissociées de lui, avoir des intérêts distincts ou entrer en opposition avec lui. Ce manque de précision préjudiciable à la clarification des objectifs de la lutte des travailleurs nous oblige à rappeler que la bourgeoisie est un tout qui vit de l'exploitation en premier lieu de la classe ouvrière, classe la plus exploitée, mais aussi de la petite paysannerie et d'autres catégories populaires non prolétariennes vivant de leur travail.
On ne peut parler de façon imprécise des "autres classes et couches sociales qui sont aussi les victimes des politiques de concentration de la richesse entre les mains du grand capital" sans semer des confusions. A quelles "autres classes", en dehors de la classe ouvrière qui produit la plus-value, fait référence la Motion ?
Le stade atteint par le développement du capitalisme dans tous les pays du monde (exceptés les régimes socialistes cubain et coréen) a conduit de façon nette à la liquidation des régimes pré-capitalistes, à la simplification de la société en deux grandes classes, fondamentales, le prolétariat et la bourgeoisie, comme l'ont prévu Marx et Engels. Entre les deux existent des couches sociales intermédiaires mais non "d'autres classes". En évoquant d' "autres classes", est-ce une erreur de rédaction ou l'expression d'une ligne stratégique implicite basée sur l'idée de lancer les transformations socio-économiques de façon"graduelle", qui épargneraient dans un premier temps les fractions dites non monopolistes de la bourgeoisie? Si l'on pense que le processus révolutionnaire doit dans un premier temps concentrer le tir sur la partie la plus puissante de la bourgeoisie et neutraliser temporairement la résistance de ses autres fractions, cela doit être clairement dit dans le cadre de discussions sérieuses sur l'élaboration de la tactique de prise du pouvoir par la classe ouvrière et ses alliés. Mais tel que cela est rédigé on entretient le flou qui donne du grain à moudre à tous les opportunistes excellant dans la phrase pour enrayer la prise de conscience révolutionnaire de la classe ouvrière. Dans tous les cas la stratégie implicite des unions anti-monopolistes doit être examinée à la lumière des résultats qu'elle a donnés dans les pays où les communistes l'ont pratiquée jusqu'au bout. En France elle a conduit en 1981 à l'installation de la sociale-démocratie aux commandes, à la destruction du PC, à la démoralisation et à un grave recul idéologique. En rééditant cette expérience sans en faire le bilan on prépare de nouvelles et graves défaites du mouvement ouvrier en cours de reconstruction. Nous savons tous qu'il existe au sein de la bourgeoisie des groupes monopolistes et des groupes non monopolistes. Tous ces groupes vivent de l'extorsion de la plus-value produite par la classe ouvrière, y compris par des voies indirectes, subventions et avantages fiscaux divers que l'Etat bourgeois leur accorde. La différence qui les caractérise tient au fait que les premiers réalisent des surprofits de monopole et que les seconds doivent se "contenter" d'un profit moyen, la réalisation du surprofit pesant sur les épaules du prolétariat et de la petite-paysannerie. Elle ne place pas les fractions non monopolistes de la bourgeoisie dans le camp des classes "non monopolistes", encore moins anti-monopolistes. La Motion contient ainsi une imprécision qui donne prise à des interprétations selon lesquelles les groupes "non monopolistes"de la bourgeoisie sont eux aussi victimes des "politiques de concentration de la richesse entre les mains du grand capital". Cette concentration est d'abord le résultat de l'action des lois économiques du mode de production capitaliste, de l'accumulation du capital, du jeu de la concurrence des marchandises et des capitaux qui conduit à la formation des monopoles. Expliquer la concentration des richesses par les politiques de l'Etat capitaliste conduit à faire croire qu'il suffirait pour les faire disparaître de corriger les mécanismes économiques de l'Etat capitaliste et de réorienter la politique économique de l'Union Européenne par exemple. La voie est ouverte au renforcement des illusions réformatrices qu'il s'agit précisément de combattre avec la plus grande énergie.
De même on ne peut imputer l'offensive globale contre la classe ouvrière et les peuples uniquement au "grand capital financier". Cette offensive est celle de toute la bourgeoisie en vue de préserver ses intérêts globaux en tant que classe exploiteuse. Toutes les fractions de la bourgeoisie se tiennent derrière les grands monopoles, les multinationales géantes, leur machine d'Etat, et chacune d'elle recueille sa part de la répartition de la plus-value en fonction de ses forces.
3/ La Motion évoque "les agressions et interventions qui ont toujours caractérisé le stade du capitalisme-impérialisme, et qui sont l'expression la plus terroriste des politiques des USA". Pourquoi désigner uniquement les USA et oublier l'impérialisme français, anglais, allemand … ?
4/La Motion invite à "construire des larges alliances sociales" et désigne encore une fois comme seule cible "le grand capital" sans expliciter les composantes de classe de ces alliances ou préciser avec qui, pour quels objectifs, dans le cadre de quelle tactique ces larges alliances doivent être construites. Elle n'indique pas que les partis communistes doivent s'efforcer de faire jouer à la classe ouvrière un rôle dirigeant dans l'alliance avec les couches sociales intermédiaires vivant de leur travail, doivent déployer toutes leurs forces, à travers une lutte politique et idéologique sans merci, pour la préparer à assumer sa mission historique à la veille de grands bouleversements révolutionnaires dont toutes les sociétés capitalistes sont porteuses, en dépit du découragement que la victoire de la contre-révolution en URSS a provoqué chez les travailleurs du monde entier.
5/ La Motion apporte son soutien a " la lutte des peuples qui sont victimes des guerres et agressions impérialistes, qui combattent l'OTAN et les autres structures militaires de l'impérialisme, dans la défense de l'indépendance nationale et de la souveraineté et pour le droit de choisir leur propre cours de développement, libéré des ingérences impérialistes."Il est juste et indispensable de soutenir fermement et esprit de suite la résistance des peuples aux ingérences impérialistes, de défendre leur indépendance nationale et leur souveraineté.
Mais il est impossible de s'engager d'avance à défendre sans nuance et différenciation le droit des peuples à choisir leur "propre cours de développement". Les communistes ne peuvent soutenir n'importe quel "cours de développement". Ils ne soutiendront pas le choix d'un peuple qui porte au pouvoir des forces réactionnaires, même si son choix s'exprime par la voie électorale dans les conditions les plus démocratiques qui soient ( pour autant que l'on puisse parler de vote démocratique dans les sociétés où l'argent et les médias sont entre les mains d'une poignée d'exploiteurs et de pilleurs de biens publics, sans compter le poids des préjugés réactionnaires qui imprègnent encore la conscience de nombreux secteurs du peuple). Nous ne soutiendront pas non plus les "changements" qui conduisent à remplacer un groupe inféodé à une puissance impérialiste par un autre qui se place sous la coupe d'une autre puissance impérialiste. Vis-à-vis de l'impérialisme nous nous dressons contre ses interventions pour dicter aux peuples ses volontés. Mais en direction des peuples que l'impérialisme veut soumettre, notre responsabilité politique d'avant-garde dans leur devenir nous fait obligation de préciser dans notre travail de propagande et d'agitation que non seulement nous ne soutiendrons pas leur libre volonté de porter au pouvoir des forces réactionnaires mais que nous la combattrons par la lutte politique et idéologique ou par tout autre forme de lutte dictée par les circonstances et les rapports de force. Nous ne nous mettons pas à la remorque des masses. Nous assumons ainsi notre rôle d'avant-garde en défendant les aspirations de classe des exploités momentanément trompés par l'adversaire qui dispose de moyens gigantesques pour confisquer la lutte des peuples à son profit et obscurcir les objectifs historiques de l'époque actuelle. Le mot d'ordre de défense de la souveraineté dans les pays agressés par l'impérialisme doit être complété en ajoutant de façon claire que nous combattons les tentatives des franges des classes exploiteuses qui refusent elles aussi, pour des raisons données, le diktat impérialiste, d'utiliser cette résistance pour renforcer leur domination anti-ouvrière et anti-populaire sous le drapeau de "l'unité nationale", tout en négociant en sous-main, et sur le dos des travailleurs, un compromis avec l'impérialisme avantageux pour elles. La défense de la souveraineté a nécessairement un contenu de classe qui ne doit pas être masqué. Ou bien, dans les nations économiquement dominées par l'impérialisme, c'est la souveraineté de la bourgeoisie exploitant la classe ouvrière et pillant les richesses de la nation tout en concluant un arrangement "équitable" avec l'impérialisme pour qu'il lui laisse une belle part du gâteau. Ou bien c'est une souveraineté étroitement liée à la réalisation des aspirations des exploités et des leurs alliés de construire une société nouvelle. Pour cette raison, nous devons appuyer dans la plus grande clarté la tactique du combat anti-impérialiste orienté vers le renforcement du poids et de l'influence des forces révolutionnaires qui agissent pour l'instauration de régimes révolutionnaires exprimant les intérêts des travailleurs et des masses populaires, même si tactiquement elles peuvent se retrouver un moment côte à côte avec des fractions bourgeoises en conflit avec les Etats impérialistes ou les monarchies rétrogrades.
C'est pourquoi nous soutenons toutes les luttes qui opposent les peuples, classe ouvrière, petite-bourgeoisie, à l'impérialisme, en vue de desserrer ses pressions et étranglements mais dans cette solidarité nous soutenons les efforts des communistes en vue de transformer les processus anti-impérialistes ( entendus dans le sens de résistance au diktat des grandes puissances impérialistes) en processus anti-capitalistes révolutionnaires. Nous combattons les illusions petites-bourgeoises réformistes qui tendent à n'agir que sur les rapports de répartition des revenus sans changer les rapports capitalistes de production, notamment dans les pays pétroliers où souvent la petite-bourgeoise, quand elle se trouve à la tête de l'Etat, esquive l'affrontement avec les classes exploiteuses internes en se limitant à redistribuer en faveur des plus démunis la rente pétrolière, dont la source se trouve dans la plus-value créée par le travail de la classe ouvrière nationale et internationale. Ces illusions reflètent en réalité les oscillations de la petite-bourgeoisie entre le capitalisme et le socialisme, oscillations engendrées par sa double nature dans les rapports de production.
Dans le contexte de l'impérialisme, ces oscillations sont masquées par la lutte pour desserrer les pressions intolérables qu'il exerce sur la classe ouvrière, les couches intermédiaires ainsi que les couches déclassées. Cette instabilité alimente les fausses solutions du "socialisme du 21 è siècle", lequel n'est qu'un retour aux rêveries du socialisme utopique que le marxisme avait soumis à une critique impitoyable.
Dans toutes ces luttes le mouvement communiste doit s'affirmer pour conquérir un rôle dirigeant afin de transformer la résistance des peuples aux ingérences impérialistes en un facteur qui concourt à l'isolement de la bourgeoisie, à la préparation des conditions subjectives et organisationnelles de la révolution socialiste. Organisée et consciente de sa mission grâce au travail idéologique de son parti marxiste-léniniste, la classe ouvrière peut entraîner derrière elle et dans chaque pays toutes les couches sociales écrasées par les capitalistes locaux alliés à l'impérialisme, faisant partie intégrante de la division du travail organisée par le système impérialiste. Le mot d'ordre avancé dans la Motion de "renforcement du front anti-impérialiste mondial" sans clarifier ni analyser la nature de ses composantes sociales n'aura pas pour effet de renforcer le rôle dirigeant du mouvement communiste ni de contribuer véritablement à accroître la force d'un mouvement anti-impérialiste mondial. L'alliance avec des mouvements anti-impérialistes (d'Amérique latine, d'Afrique et du Moyen Orient) ne doit pas conduire à mettre au second plan le renforcement du mouvement communiste international en tant que mouvement qui se prépare de façon de plus en plus coordonnée pour abattre le régime capitaliste. Autrement, l'appel à un front créera des illusions qui retarderont l'échéance des grands changements ou même les feront échouer.
6/ Enfin pourquoi rappeler les conquêtes sociales "arrachées au cours des décades de luttes et avec la contribution décisive des principales révolutions du 20 ème siècle" sans nommer explicitement la Révolution d'Octobre 1917 et la constitution du camp socialiste?
Le PADS réaffirme son attachement à la tenue des rencontres internationales des partis communistes et ouvriers qui constituent un lieu où ils peuvent échanger leurs points de vue et se mettre d'accord sur des tâches minimum. Il continuera à apporter sa contribution dans le resserrement des liens entre les communistes du monde entier. Il considère que la profondeur de la crise du système capitaliste et la gravité de la situation internationale, exigent des communistes de passer à un stade supérieur dans la clarification de leurs objectifs stratégiques et de leurs mots d'ordre pour diriger la lutte pour une alternative révolutionnaire véritable. Il intensifiera ses efforts pour le renforcement du pôle marxiste-léniniste du mouvement communiste international, comme tâche primordiale de ce mouvement.